NSA - National Stalking Agency [ft Paige]

NSA - National Stalking Agency × ft. Michael & Paige

Il avait reçu les dossiers qu’il avait demandé. Il allait commencer par enquêter sur les nouveaux arrivants à Mystic Falls. Et l’une des personnes arrivée très récemment retenait son attention : Paige Matthews. Abandonnée par ses parents, elle avait été déposée aux marches d’une église alors qu’elle était encore bébé, et fut élevée dans un orphelinat toute sa jeunesse. Elle aurait essayer de fuir cet orphelinat à plusieurs reprises, et étudiait désormais la psychologie. Elle n’était à Mystic Falls que depuis quelques semaines à peu près. Au vu de l’enfance compliquée qu’elle avait passé, elle pourrait très bien être une de ces ‘’enfant brisée’’, terme utilisé par l’ensemble des avocats pour qualifier une adolescente rebelle ayant commis un crime mais qui ne se contrôlait pas tout à fait.
Il détestait ce genre de types ; les avocats comme ces dites ‘’victimes’’.
Il décida de commencer par elle. Elle avait tout d’un profil type ; peut-être trop même. Elle devait cacher quelque chose, certainement. Il avait eu plusieurs mauvaises surprises par le passé, et avait décidé à prendre ses défenses et ses précautions désormais. S’armant, ne sait-on jamais, il s’habilla comme devrait être habillé un journaliste : costume, chemise, cravate. Presque sur son trente-et-un. Allez, disons-le : définitivement sur son trente-et-un. Comme si le costume arrivait à la rentre encore plus désirable qu’à l’accoutumée ; chose que penserait impossible la plupart des demoiselles qu’il avait ne serait-ce que croisé dans la rue.

Comment aborder Paige Matthews, désormais ? Il aurait pu la suivre jusqu’à l’Université un jour où elle avait cours, mais peut-être était-ce trop intrusif… Non, il avait décidé de la suivre un week-end – et même plus qu’un week-end, en réalité : il l’avait stalkée pendant toute une semaine –, afin de voir où elle passait sa journée, et comment. Plus que la suivre, il la pistait complètement, en réalité, épiant le moindre de ses faits et gestes, prenant des notes sur sa façon de marcher, sur ce qu’elle regardait dans la rue, sur sa manière de regarder et dévisager les gens. Elle semblait très fermée sur elle-même, évitant à peu près tous contacts visuels. Que fallait-il en penser ? Etait-elle timide après tout ce qui s’était passé dans sa vie ? Sûrement. Ou peut-être qu’il s’agissait plus de haine envers le genre humain que d’une véritable peur – à voir… Quoiqu’il en soit, il la vit entrer dans un café, et décida qu’il était temps d’agir de manière plus brute. La prise de notes et l’analyse étaient terminées. Elle ouvrit la porte, et, voyant qu’une personne la suivait, lui tint : il la remercia d’un sourire charmeur, qui ne fit même pas réagir la demoiselle. Elle se contentait de suivre son chemin vers le comptoir, et de commander ce dont elle avait besoin. Aie. Pas attirée par Michael ? Son égo en prit un coup ; elle était coupable, il en était presque sûr.
Il pensait ça sur le ton de la plaisanterie, bien sûr. Quoique…

Il commanda un café : il avait peu dormi, ces jours-ci, passant la plupart du temps devant l’appartement de la jeune demoiselle, ou en train de la suivre et de l’épier. La fatigue pouvait se lire dans ses traits – même s’il gardait toujours le même regard, lourd à supporter. Enfin, là, pour le coup, il était moins charismatique que d’habitude : même en essayant de forcer et d’agir comme s’il était tout à fait réveillé, on pouvait voir qu’il avait la tête dans le cul. Alors qu’on lui donnait son café, il avisa la table où s’était installée Paige, et décida de s’y installer. Pas très subtile comme façon de commencer la conversation, mais à vrai dire, il avait bien du mal à penser à autre chose que ça pour l’instant. Et puis, si elle était aussi timide qu’il le pensait, la forcer un peu à parler donnerait des résultats intéressants – même si elle le détesterait. Mais à vrai dire, ça, il s’en fichait un peu. Tant qu’elle parlait, et qu’il en savait plus – si elle savait quelque chose, ça lui allait.

« Je peux m’asseoir ici, mademoiselle ? »

Sans attendre de réponse, il tira la chaise et s’installa. Il la fixa droit dans les yeux : s’il avait eu six ans de moins, ou même plus, il aurait pu essayer quelque chose. Là, même si elle avait des yeux tout à fait ravissants et charmants, elle était bien trop jeune pour lui. Quoique, il en avait vu défiler d’autres dans son lit après Heaven.
Mais il n’était pas là pour ça, de toute façon.

« Vous avez bien du courage, de vous balader seule si tard le soir. Il fait déjà nuit. Vous n’avez pas peur, après tous ces meurtres ? »

Et il analysa sa réaction. Le moindre faux pas ou réaction suspicieuse pourrait la trahir.

« Oh, j’ai oublié de me présenter. Appelez-moi Michael. Michael Lewis. »

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National Stalking Agency > Michael & Paige

Les semaines avaient passées depuis son arrivée à Mystic Falls, discrète comme à son habitude, les journées de Paige s'étaient suivies et se ressemblaient. Elle allait en cours, discutait avec Emma la journée, quand elles se retrouvaient toutes les deux en cours ensemble et rentrait chez elle à la fin de la journée. Des journées monotones en somme.

Lorsqu'elle rentrait la plupart du temps, soit il faisait déjà nuit, soit la nuit tombait, elle pressait donc le pas et ne faisait pas attention autour d'elle. Elle ne faisait jamais attention autour d'elle de toute façon. Ce soir-là, elle n'avait pas énormément de devoirs et elle n'avait aucune envie de rester seule dans son appartement miteux. Elle décida d'aller passer la soirée au Mystic Grill avec son ordinateur. Secrètement, elle espérait revoir Adrian.

Mais il en fût autrement, Adrian n'était pas présent au bar et l'homme a qui elle avait tenu la porte, uniquement parce qu'il était vraiment très près d'elle au moment où elle avait passé la porte. Ce qui était déjà bizarre en soit mais en plus, il lui offrit son sourire le plus charmeur. La jeune femme haussa un sourcil se demandant si ce mec était sérieux, elle espérait que non. Il n'était pas moche, il devait juste aimer sourire à toute fille passant près de lui. Désespérant.

Elle secoua la tête et se dirigea directement au comptoir, elle se fichait complètement de cet homme. Mais alors complètement. Elle commanda son macchiato et s'installa tranquillement à une table, bien décidée à déguster son café en avançant sur son dossier.

Mais elle n'eut même pas le temps de sortir son ordinateur de son sac que le même homme que tout à l'heure s'approcha de sa table. « C'est quoi ce gros lourd ? »

- Je peux m’asseoir ici, mademoiselle ?

Elle allait refuser évidemment mais encore une fois, elle n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il avait déjà pris place en face d'elle. C'était bien la peine de demander l'autorisation si on n'attendait même pas la réponse. Poli à moitié hein. L'homme la regarda bien dans les yeux, il espérait la troubler ou quoi ? Il en fallait beaucoup plus à la jeune femme qui se contenta de l'observer d'un regard noir. Au moment où elle ouvrit la bouche pour lui demander ce qu'il fichait là, il la coupa. Encore.

- Vous avez bien du courage, de vous balader seule si tard le soir. Il fait déjà nuit. Vous n’avez pas peur, après tous ces meurtres ?

Paige fronça les sourcils, elle changea d'expression, on pouvait lire dans son regard de l'étonnement et de la colère. De l'étonnement parce qu'elle ne savait pas du tout de quoi il parlait et de la colère... Bon, elle est en colère pratiquement tout le temps mais là, elle avait une raison. Elle était en colère qu'il parle de ça à elle, ça ne la concernait pas. Elle était là depuis peu de temps et se fichait de tout.

- Oh, j’ai oublié de me présenter. Appelez-moi Michael. Michael Lewis.

Non, elle ne l’appellerait pas de toute façon, une fois qu'elle se serait débarrasser de cet homme étrange, elle ne l'appellerait jamais. Elle prit une gorgée de son café en regardant Michael dans les yeux sans lui répondre, adoptant une attitude provocante comme elle savait bien faire. Quelques minutes passèrent....

Paige – On vous a jamais appris à dire bonjour ? Pas que je sois très à cheval sur la politesse mais quand on s'incruste à la table de quelqu'un après l'avoir suivi juste avant, la moindre des choses est de dire bonjour.

Toujours aussi adorable, elle n'avait pas décroché un seul petit sourire à Michael, il s'incrustait déjà et puis quoi encore ?

Paige – Je viens de me rendre compte que je vous avais déjà aperçu tout à l'heure à la sortie de l'université, maintenant ici, c'est trop pour une coïncidence, je me trompe ? Et non, je n'ai aucun courage à me balader seule la nuit puisque je n'étais pas au courant de ces... meurtres. Qui ne me concernent pas au passage. Alors Michael, ou n'importe, qui êtes vous ?

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Visiblement, les choses allaient mal se passer entre eux deux. Pas que Michael ait eu envie d’être proche d’elle, de toute façon. On pouvait voir, rien qu’à son look, qu’elle était le genre de filles dédaigneuses, qui haïssaient à peu près tout et se rebellaient… pour se rebeller. Stéphane Hessel avait dit « Indignez-vous ! », mais il avait aussi dit qu’il fallait trouver une cause pour laquelle s’indigner. Être une rebelle démodée était très loin d’être une cause valable à l’indignation. Il soupirait intérieurement : ça allait être une très longue journée. Il réfléchit : l’approche dure, ou l’approche douce ? Visiblement, ça serait l’approche dure, avec elle. Il ne voulait pas spécialement perdre son temps avec elle : s’il s’était approché d’elle, et s’il lui avait adressé la parole, c’était uniquement pour sa mission. Il espérait secrètement qu’elle lui dirait absolument tout ce qu’il voulait savoir, et qu’il n’ait plus jamais à la revoir. Mais bon, on connait tous le destin : l’exact contraire allait se passer, bien entendu, et il aura à la côtoyer… encore et encore. Et puis, ce serait trop facile sinon, n’est-ce-pas ? Soyons un peu cruels avec Michael ; les choses sont plus intéressantes si elles sont difficiles. Elle ne lui répondit pas après qu’il lui ait adressé la parole. En même temps, il ne s’attendait pas à ce qu’elle saute dans son lit, et il l’aurait refusé de toute façon. Non, il ne s’attendait pas à grande chose – mais il aurait apprécie entendre le son de sa voix, et il aurait aimé savoir si elle savait quoique ce soit sur les derniers meurtres.

Puis, enfin, elle prit la parole. Et, là, évidemment, Michael commençait déjà à regretter de s’être ne serait-ce qu’approché d’elle. Elle empestait la mauvaise humeur à des kilomètres. C’était… plaisant. Ironie et sarcasme, bien sûr. Il soupira après qu’elle ait finie sa tirade. Oui, c’est tout ce que ça lui inspira. Elle voulait savoir qui il était ? Vraiment ? Il allait l’effrayer et lui faire comprendre qu’elle n’était pas réellement en position de force, elle qui était quasiment la principale suspecte. Partout où elle passait, on retrouvait un cadavre quelques temps après. Et vu qu’elle était arrivée il y a peu, seulement, il y avait peu de chance qu’elle se retrouve là par hasard. Et puis, vu son dossier et son histoire, ça n’aurait pas été si étonnant que ça qu’elle pète un plomb. Il en avait déjà croisé plusieurs, des personnes qui se comportaient comme ça. Il ne laisserait pas ça passer : il trouverait les preuves qu’il lui fallait, et il la coincerait. Il avait peu de doutes à ce sujet-là : il était presque sûr qu’elle était la criminelle. Nouvelle arrivée, crimes qui coïncident avec son emménagement… Le lien était évident – trop, peut-être, et il allait la surveiller de près. Ca allait le mettre de mauvaise humeur, mais il savait qu’il avait à le faire. Après quelques minutes d’un regard tout simplement vulgaire – et presque obscène – elle décida d’enfin répondre à sa question. Enfin, en fait, non. Elle se contenta de lui reprocher de l’avoir suivi. Trop aimable. Il avait déjà envie de lui mettre une claque. Bon. Méthode dure.

Il sortit de sa poche un badge et son insigne. Il la fixa avec un regard qui se voulait beaucoup plus froid que celui de toute à l’heure. Il n’allait pas sortir son arme à feu – ses armes à feu, une à sa ceinture et une qu’il planquait à sa jambe, avec un couteau, on n’est jamais trop prudent – non plus, mais en tout cas, elle devait avoir la réponse à sa question, maintenant. Même si elle aurait préféré ne pas l’avoir, certainement.

« Cela doit répondre à votre question, concernant le qui suis-je, non ? »

Ton sarcastique et déplaisant – comme celui de la demoiselle. Peut-être que s’il parlait son langage, celui de la rebelle-attitude, elle allait le comprendre, et arrêter de se comporter comme une gamine. D’un ton plus menaçant, il lui glissa :

« Je ne pense pas que vous sachiez dans quel pétrin vous vous êtes fourrée, mademoiselle Matthews. »

Il ne l’accusait pas, mais il lui faisait clairement comprendre une chose : elle était la principale suspecte des derniers meurtres causés à Mystic Falls. Et il serait là pour lui faire comprendre à quel point il ne faut pas se moquer de la justice.
Oh, oui, il sera toujours là.

« Bizarre que vous me dites ne rien savoir de ces meurtres, alors que tout le monde ne fait que de parler de ça, ici. Une des journaux, et les poivrots n’ont que ça à la bouche. »

Et le ‘’Qui ne me concernent pas au passage’’ était plus que suspect. Ne pas être concernée par la mort d’Autrui ? Sans cœur, ou tentative très maladroite de se faire passer pour une innocente ? Bonne question.
Quoiqu’il en soit, les deux se haïssaient déjà.

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National Stalking Agency > Michael & Paige

Les dès étaient jetés dorénavant, il était évident que Michael serait une énième personne que la jeune femme détesterait. Même si elle le détesterait sûrement plus que tous les autres réunis étant donné qu'il insinuait quand même clairement qu'elle était une meurtrière. Oui, elle n'aimait pas les gens et oui, elle avait été longtemps suivie par un psychologue pour ses fuites à répétition de l'orphelinat. Pour autant, se voyait-elle un couteau ou n'importe qu'elle autre arme dans la main à tuer une personne de sang froid ? Bien sur que non.

L'insupportable brun qui avait élu place à sa table sortit un badge de sa poche et le mit devant elle, comme si le simple fait d'avoir ce petit objet lui donnait tous les droits. Si Paige n'aimait pas les gens, elle aimait encore moins tout ce qui s'apparentait de près ou de loin à des représentants de la loi. La justice n'était jamais faite pour les gens comme elle. La preuve encore avec cette accusation déloyale.

Elle jeta un rapide coup d'oeil à l'insigne de l'homme et constata qu'il s'appelait Michael Bishop et non Lewis. Un menteur, allons y gaiement.

Paige – Vous m'expliquez le concept de mentir pour 10 minutes ? Ou c'est aussi stupide que tout le reste de votre attitude ? Je pencherais plus pour la seconde option, c'est catégorique et 100% véridique, Michael « Lewis ».

Si elle évitait de se mêler aux gens, elle ne se faisait pas prier pour rentrer dans le lard du premier qui la faisait chier. Et Michael allait faire les frais de sa mauvais humeur chronique.

- Je ne pense pas que vous sachiez dans quel pétrin vous vous êtes fourrée, mademoiselle Matthews.

Donc, il connaissait son nom, forcément. Elle soupira, ce moment risquait d'être très long, trop long pour le peu de patience qu'elle possédait. Elle n'était pas la coupable mais en face de cet homme suffisant et imbu de sa personne, qui puait la condescendance à des kilomètres à la ronde, là, elle avait des envies de meurtres, effectivement.

- Bizarre que vous me dites ne rien savoir de ces meurtres, alors que tout le monde ne fait que de parler de ça, ici. Une des journaux, et les poivrots n’ont que ça à la bouche.

La jolie blonde ne se fit pas prier pour lever les yeux au ciel, il suffisait de la regarder pour comprendre qu'elle ne parlait pas aux gens et écoutait encore moins les bruits de couloirs. Mais non, malgré son badge brillant, ça n'avait pas sauté aux yeux de Michael, une preuve que le badge ne fait pas tout.

Paige – Donc, si je comprends bien, en plus d'être hyper prétentieux, vous avez aussi un grand besoin de porter des lunettes à très gros verres ? Au cas où ça vous auriez échappé, est-ce que j'ai l'air de m'intéresser aux gens et à ce qu'ils disent sérieusement ?

Elle roula des yeux en finissant son café, elle commençait vraiment à en avoir marre d'être ici avec un homme qui ne la connaissait même pas et qui se permettait de juger juste en ayant jeté un coup d'oeil dans un dossier figé qui ne la représentait pas. Ces écrits administratifs représentaient son passé, tout ce qu'il s'était passé dans sa vie jusqu'à aujourd'hui mais à aucun moment, ils ne la représentaient telle qu'elle était réellement.

Paige – Vous êtes typiquement le genre d'homme qui pense qu'un seul sourire de lui suffirait à remplir la vie d'une inconnue dans la rue sauf que vous n'êtes rien. Rien de plus qu'un bourreau de travail idiot et incompétent.

Non, la jeune femme n'avait pas la langue dans sa poche, ça, pas du tout et Michael méritait amplement qu'elle lui déverse ce qu'elle pensait de lui. Elle était prête à parier que c'était vraiment ce qu'il était et ça ne l'étonnait même pas, ça se voyait sur sa tête. Un point de plus à mettre dans la liste des raisons pour lesquelles le détester.

NSA - National Stalking Agency × ft. Michael & Paige

Envies de meurtre incoming. Il avait été formé à faire ça doucement, sans douleur – ou avec beaucoup de douleur, et sur le coup, il était plus tenté par cette solution – et en toute discrétion. Planquer un cadavre n’était pas réellement compliqué non plus. Grr, Paige Matthews. Va donc rôtir en enfer, sale sorcière ! Si elle disait que Michael se croyait au dessus des gens par son insigne, il était très clair qu’elle se pensait au dessus des autres du simple fait qu’elle savait parler, qu’elle savait utiliser sa verve. Il avait tous les droits et aurait très bien pu la mettre en garde-à-vue, du moins pendant vingt-quatre heures. Mais il n’en aurait pas besoin. S’il avait appris une chose en travaillant et en faisant ce métier, c’est que tout le monde finissait par faire une erreur. Si elle était vraiment coupable ou impliquée, elle finirait par commettre une erreur. Que ça soit laisser la moindre piste, ou… Parler à la mauvaise personne. Oui, il en était sûr. Elle le mènerait vers le coupable. Pourquoi en était-il autant sûr ? La réponse était simple : son instinct s’était-il déjà trompé auparavant ? Ce n’est pas parce qu’il avait quelque chose contre elle, ou parce qu’elle était si amère. Non, c’était différent. Elle était du genre à se mettre dans le pétrin. Et si elle était vraiment innocente, elle finirait par être impliqué malgré elle. C’était presque l’évidence qu’il pouvait voir en la regardant. Pauvre petite jeune à l’enfance brisée. Même dans un coin si tranquille, elle allait vivre l’enfer.

« Allons, je voulais simplement voir à quel point vous étiez amère et acide avant de révéler ma véritable identité. Tâter le terrain, vous savez. Quelque chose de pourtant basique, je pensais… »

Sarcastic Michael is sarcastic. Yeux qui se lèvent vers le ciel, accompagnés de plusieurs bruits venant de sa bouche qui indiquait qu’il lui déplaisait fortement. Parfait. Maintenant qu’il savait qu’il pouvait facilement la mettre en colère, il savait aussi qu’il pourrait la forcer à perdre son sang-froid et sa concentration à la moindre occasion. Pratique. Et puis, avait-il à se justifier d’avoir été aussi intrusif avec une fillette suspectée de meurtres ? Vraiment ? Elle devrait plutôt la fermer et répondre à ses questions avant que lui ne s’énerve. Peu importe son enfance, il se fichait bien de son passé aussi mélodramatique avait-il pu être. Ce qu’il voulait, c’était des réponses, des faits, pas entendre une adolescente vomir sur les gens. Et après l’épisode du badge, voilà qu’elle le présumait prétentieux et bigleux. Bon, il devait l’admettre, il était parfois prétentieux. Difficile de ne pas l’être quand il avait absolument tout réussi à la perfection ou presque depuis sa naissance, en même temps. Hormis sa relation avec Heaven, bien sûr.
Bien, que devait-il répondre ? Il réfléchit quelques secondes, et, avec un rictus mauvais, se dit qu’il avait trouvé une bonne réplique. Bien qu’il ne cherchait pas à jouer au concours de punchline avec la gamine, il devait lui montrer qu’il ne se laisserait pas marcher dessus.

« Oh, vous savez, les dossiers, même des Services Secrets, ne sont pas à ce point précis… Et puis, je ne vous connais que depuis cinq minutes à peine. J’ai cru pendant un instant que vous étiez une jeune fille charmante, aussi. Comme quoi, même le meilleur – et le plus prétentieux – des agents peut se tromper. Mais tant mieux, ça veut dire que je vais devoir vous parler plus souvent pour mieux comprendre. On va bien s’amuser, pas vrai ? »

Ha, ha, ha. Clairement. Les deux allaient s’aimer à la folie et apprécier le moindre moment passé ensembles.
Ha, ha, ha.
La phrase qui suivit l’aurait presque fait rire si la situation s’y était prêtée. Michael, remplir la vie de toutes les filles en un sourire ? Presque ; toutes sauf une, apparemment. Un bourreau de travail incompétent ? Ses poils s’hérissèrent à cette déclaration. Il savait bien qu’il serait complètement inutile de lui narrer ses innombrables exploits. Elle s’en fichait – et lui aussi. De toute manière, il devait partir. Il avait mieux à faire que parler un à un mur. Il prit une expression de visage assez drôle, celle d’un enfant fier d’avoir eu la meilleure note, les yeux plissés et la bouche en ‘duckface’, en un peu moins exagérée, tout de même.

« En fait, vous avez à peu près raison concernant mon sourire, je fais tomber tout le monde. Gaffe à la chute : je vous garantis que vous allez tomber, mais pas amoureuse… »

Il finit son café d’une traite avant de se lever, adressant un sourire charmeur – et tout à fait faux – à la demoiselle.

« Et bonne journée, Paige. »

Oh, oui, ça allait être une excellente journée…

Il ne le savait pas encore, évidemment, mais il avait fait bonne pioche.
Elle allait le mener tout droit vers l’homme qui se révélerait être le responsable de tous ces crimes.
Adrian C. Mara.

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Spoiler:

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