I want to reconcile the violence in your heart ~ ft. Jan

I want to reconcile the violence in your heart

Tout a changé. Il n'est plus le même, je suis redevenue celle que j'étais, mais je n'ai pas l'impression qu'il sache vraiment ce que ça signifie. Jan était devenu moi, j'étais devenue Jan. Les choses avait pris une tournure totalement différente, nous étions de retour à Mystic Falls, mais lui comme moi avions vécu le pire en Finlande. J'avais craqué, alors que j'avais réussi à tenir pendant des mois et des mois, j'avais réussi à ne plus boire de sang à même la source, et j'avais craqué sur une pauvre finlandaise qui n'avait rien demandé. Quelles étaient les probabilités pour qu'elle soit une sorcière issue d'un coven surpuissant ? Grande visiblement puisque j'étais tombée pile dessus. Savoir que Jan était de nouveau capable de reprendre l'avion après le traumatisme qu'il avait subit avec les séances de torture de sa famille m'avait soulagée. Les vampires n'étaient pas les plus appréciés en Finlande et me retrouver pourchassée par une bande de blonds et devoir en surveiller un autre, ça risquait d'être compliqué. Quand il s'était sentit près nous étions retourner à Mystic Falls. Pourquoi Mystic Falls ? C'était là-bas qu'on avait fait nos vies au final. C'était là-bas que j'avais choisi d'être après le départ de Kyle. Je m'étais fait des amis, pas vampire, de toute évidence je suis attirée par les espèces qui souhaitent me voir morte. En bref, je n'avais pas envie de tout quitter, j'avais réussi à changer et en bien, Mystic Falls, aussi pourrie soit-elle, avait réussi à me rendre plus ou moins meilleure. Mais comme je le disais, les choses avaient changées.

Jan était terrifié à l'idée de pratiquer de nouveau la sorcellerie, et moi je crevais d'envie de le mordre à chaque parole qu'il prononçait. A chaque mouvement qu'il faisait, le moindre soubresaut dans son sommeil me faisait sortir les crocs... C'était insupportable. Je me contrôlais mais ça devenait de plus en plus dur. Jan était un sorcier certes, mais un sorcier qui n'utilisait plus du tout ses pouvoirs, même pas pour allumer sa clope. Il avait acheté des briquets, j'avais été choquée... Mais bon, il n'utilisait plus ses pouvoirs, et était un sorcier avant tout humain. Il pouvait mourir à tout instant et je m'en étais rendue compte en Europe. Au fond peut-être que j'avais peur de le perdre, j'avais peur de céder à une pulsion et de ne pas réussir à m'arrêter, alors j'avais pris une décision radicale qui risquait de changer la nature de nos relations, mais je ne voyais pas d'autres solutions. Chaque jour je versais quelques gouttes de sang dans son café, ou ce genre de connerie. Assez pour qu'il en ait dans l'organisme, mais assez peu pour qu'il ait le goût en bouche.

Il était sous la douche, j'entendais le clapotis de l'eau sur le sol, contre la paroi. Il avait mis en marche la machine à café, je comptais les minutes avant qu'elle ne se termine et qu'il sorte de la douche pour s'en servir une tasse. J'étais rapide, et j'étais devenue assez méthodique pour qu'il ne s'en rende pas compte. Sauf aujourd'hui. Aujourd'hui je profitais du bruit de l'eau qui claquait contre la porte de la douche, je dormais très peu en ce moment et le bruit me berçait doucement. C'était agréable, mais j'en avais trop profité. Il allait bientôt sortir de là dedans avec sa serviette nouée autour de la taille. J'étais sortie du lit en vitesse vampire et m'étais précipitée sur la cafetière, me brûlant au passage. J'attrapais une tasse et la lui remplissais, j'avais une idée en tête. Je mordais dans mon poignet et laissais quelques gouttes de sang perler dans le café avant de mélanger tout ça à l'aide d'une cuillère. Il n'y verrait que du feu normalement. C'est à ce moment-là qu'il sortit de la salle de bain. Je lui tournais le dos et m'essuyais rapidement la bouche pour retirer toutes traces de sang qui aurait pu rester là, avant de lui faire face, petit sourire au coin des lèvres. J'avais vu juste, je lui tendis sa tasse.  

« Le brun te va vraiment bien au teint. »

Je lui souris gentiment, j'essayais de rester discrète sur le méfait que je venais de commettre. Mais je ne voulais pas le perdre lui aussi, soit par ma faute, soit par la faute de quelqu'un d'autre, soit par sa faute. C'était un humain après tout, c'était sa faute aussi.

« Tiens, ton café. »

Bloody Coffee.

I want to reconcile the violence in your heart

Je clignais des yeux alors que la lumière du jour envahissait la pièce, me réveillant doucement, il devait encore être assez tôt, pas plus de huit heures mais pour moi qui n'avait pas fait une nuit complète depuis des mois, me faire réveiller par autre chose que la violence de mes cauchemars et des images qui se succédaient sous mes yeux était déjà une petite victoire et je n'allais pas tenter le diable en me rendormant.

Je tournai la tête vers Riley qui dormait encore, prenant le temps de l'observer. Son visage était la seule chose qui m'avait maintenu en vie en Finlande, quand mon coven s'acharnait sur moi, me faisant payer le prix des vies que je leur avais arraché, alors je m'étais tu, muré dans mon silence.
La seule chose qui avait continué d'exister pour moi dans ce chaos avait été nos souvenirs, la douceur de ses lèvres, je m'étais persuadé qu'elle viendrait me sauver, qu'elle comprendrait que mon silence, mon absence prolongée n'était pas normale. Et j'avais eu raison, elle avait fini par me rejoindre et m'avait sauvé la vie. Je ne me souvenais pas vraiment de ce qui avait suivi ce sauvetage, je me rappelais juste avoir réclamé sans cesse sa présence, jamais je n'avais autant souffert, jamais je n'avais été autant affaibli. Il avait fallu des semaines à Riley pour réussir à me soigner, physiquement du moins, les séquelles psychologiques, elles, étaient restées bien présentes et demeuraient encore, même si je me sentais un peu mieux chaque jour, grâce à elle, grâce à toutes les personnes qui continuaient d'essayer de me venir en aide.
J'espérais réussir à m'en sortir totalement un jour, et pouvoir recommencer à utiliser la magie comme avant, j'osais y croire, il fallait bien.

Je soupirai, déposant un baiser sur la joue de Riley avant de prendre le chemin de la salle de bain, m'attardant un instant sur mon reflet dans le miroir.
Définitivement je ne m'habituais pas à avoir les cheveux bruns, pas que ce soit laid, bien au contraire mais ça faisait ressortir mes yeux, j'avais l'impression de ne voir que ça, il allait me falloir encore quelques temps pour m'y faire.
Après de longues minutes sous l'eau chaude, j'attrapais une serviette, que je nouais autour de ma taille avant de sortir dans le salon, encore trempé, des gouttes d'eau perlant sur mon corps.
Il m'avait semblé entendre Riley se lever et je n'avais pas envie d'attendre beaucoup plus longtemps avant de lui dire bonjour.

Elle m'accueillit avec un compliment, son éternel sourire aux lèvres alors qu'elle me tendait une tasse de café. Je la pris, évitant de me brûler au passage et m'assis sur un des tabourets du bar.

« Merci, pour le café, et le compliment. Je sais pas si le brun me va vraiment, mais à choisir avec le roux c'était vite vu »

Sans méchanceté aucune pour les roux, ils pouvaient être très gentil.

Je portais la tasse à mes lèvres, détectant comme d'habitude le goût du sang dans la boisson mais ne faisant aucun commentaire.
Elle avait toujours su que j'avais une sensibilité toute particulière au sang, que je pouvais en sentir l'odeur et le goût avec une précision digne d'un vampire, mais elle prenait quand même le risque depuis plusieurs jours de m'en faire boire en cachette. Au final je trouvais ça plutôt touchant, plutôt mignon, je comprenais par ce geste qu'elle avait eu peur de me perdre en Finlande, et qu'elle ne voulait plus jamais vivre ça, qu'elle ne voulait pas vivre sans moi.
La réciproque était vraie.

« On est quel jour Rilou ? »

Après tout, c'était elle qui avait un calendrier de l'Avent, pas moi.

I want to reconcile the violence in your heart

Depuis mon retour à Mystic Falls, les choses étaient quelque peu différentes. Déjà pour moi, puisque j'avais repris mes anciens habitudes, prenant soin de les dissimuler à Jan, mon colocataire et plus encore. Le pauvre avait déjà assez de problèmes à gérer, je ne voulais pas lui ajouter les miens en plus des siens. Il fallait croire qu'un vampire sous adrénaline, mélangé au stress, tentant de repousser ses plus bas instinct craquait beaucoup plus facilement sous la pression. C'était ce qui m'était arrivé en Finlande et aujourd'hui je ne contrôlais plus grand chose, mais après tout, c'était la véritable Riley qui avait refait surface. J'étais la véritable Riley à mon arrivée à Mystic Falls, juste que je réprimais fortement mes envies de meurtres et de nourriture. Jan ne pouvait pas me le reprocher, il avait été pire que moi, bien qu'à ce moment-là, ce n'était plus trop ça.

La torture qu'il avait subit dans son coven l'avait sacrément amoché, que ce soit physiquement ou mentalement. Il lui avait fallu du temps pour se remettre sur pied, et c'était pendant cette période que j'avais rechuté. Le timing avait été plutôt bon, quand les finlandais avaient finit par faire le lien avec moi, Jan était de nouveau apte à reprendre l'avion pour vite rentrer ici, à Mystic Falls. Malheureusement je rentrais avec énormément de sang sur les mains, et entre les dents, tandis que Jan rentrait avec un traumatisme, et pas des moindres. La moindre utilisation de magie le rendait mal, il n'osait plus. La torture avait été telle qu'il n'envisageait même plus de se servir de ses pouvoirs. C'était plutôt problématique dans une ville de créatures surnaturelles, encore plus pour un sorcier qui n'était pas des mieux réputé. Jan le psychopathe... C'est pourquoi j'avais entrepris de lui verser du sang dans ses boissons, dès que l'occasion se présentait, comme ce matin avec son café. J'espérais très fort que le goût amer et l'odeur dissimulait convenablement l'odeur de rouille du sang, je n'en étais pas bien sûre. Cependant Jan n'avait jamais fait de commentaires, donc je supposais que oui.

Il était sortit de la douche , j'avais eu le temps -de justesse- de mettre les gouttes de mon sang dans son café et de lui tendre sa tasse, de l'air le plus angélique qu'il m'était possible de faire. Je l'observais, son changement de couleur de cheveux lui allait plutôt bien. J'aimais le Jan blond, mais j'aimais vraiment bien le Jan brun. La couleur lui faisait ressortir les yeux comme jamais, je n'en perdais pas une miette. Il arrivait parfois que j'ai l'impression de sortir avec un autre homme, mais c'était toujours Grosjanou, sous cette masse de cheveux brun. Je lui avais tendue sa tasse en lui disant que le brun lui allait vraiment bien au teint. Il me remerciait, doutant tout de même de la véracité de mes propos, mais d'après lui, c'était toujours mieux que le roux. Je ricanais doucement, haussant un sourcil, amusée. J'étais prête à lui demander ce qu'il avait contre les roux, quand sa question, à savoir quel jour nous étions, me frappa de plein fouet.

« MON CALENDRIER DE L'AVENT ! On est le 24, c'est le plus gros chocolat ! »

Je me tournais vivement et attrapais le calendrier en question, me débattant comme une forcenée contre le carton pour ouvrir la petite fenêtre contenant le dernier chocolat. L'ultime chocolat. Et comme c'était du Kinder, mon estomac criait famine rien qu'à l'idée. J'ouvrais la case et y découvrais ENFIN le précieux, le meilleur du monde. Je déballais l’œuf précautionneusement en en profitant pour m'asseoir sur les genoux de Jan. Il y avait d'autres tabourets... Mais je voulais celui-ci. J'ouvrais le Kinder pour trouver la surprise et la petite boite en plastique jaune orangée. Je devais avoir les pupilles dilatées de bonheur, tel un chat potté. J'ouvrais la boite et... Ce fut le drame.

« OHHHHHHHHHHHHHHHH ! UN PETIT CHAT JAUNE ! »

Je regardais la figurine comme une enfant qui ouvrait ses cadeaux de noël. Ce qui me faisait penser que le soir j'allais offrir le cadeau de Jan.

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Je venais à peine de demander la date à ma colocataire, puisque c'était elle qui avait un calendrier de l'Avent, et  qui de manière générale était moins larguée que moi avec le temps, un comble pour une vampire, qu'elle se précipita vers son calendrier, engageant une bataille sans pitié contre la case 24 qui visiblement n'était pas d'accord pour se laisser faire.
Haussant un sourcil je ne pus m'empêcher de rire, au moins j'avais eu ma réponse cela dit.

« ...Merci Rilou »

Elle finit toutefois par remporter la bataille contre son calendrier de l'Avent et grimpa sur mes genoux, œuf Kinder en main, bien sûr il y avait d'autres tabourets mais elle préférait toujours s'installer sur moi, et je n'allais pas m'en plaindre.
Elle était la seule personne au monde à pouvoir avoir encore des contacts physiques avec moi sans que je ne tente de l'étrangler, autant en profiter comme il faut.
Je passai mes bras autour d'elle, la regardant attentivement massacrer son chocolat pour avoir sa surprise et manquai une nouvelle fois d'éclater de rire en voyant sa réaction devant la petite figurine qu'elle avait eu, un petit chat jaune comme elle le signalait si bien.
En douceur je lui pris la petite bête des mains et l'observai attentivement avant de prononcer mon verdict.

« Plutôt mignon faut avouer, tu partages le chocolat? »

Pour ça, je n'avais pas changé, j'aurais toujours vendu mon âme pour un peu de chocolat, surtout du chocolat comme celui là, et je savais que Riley ne résisterait jamais à mes yeux de chat potté.

Chocolat partagé ou non, je continuais à parler, posant une question qui me brûlait les lèvres.

« On fait quelque chose de particulier aujourd'hui? »

Après tout, ce n'était pas parce que Noël était une fête familiale et que ma famille était composée à 99,9% de gros enculés que j'allais rester enfermé, déprimer sur mon sort et me rappeler ce qu'ils m'avaient fait.
Il était temps d'aller de  l'avant, et j'étais même prêt à sortir en ville faire les courses de Noël sans paniquer.
Après tout, je n'avais pas encore acheté son cadeau à Riley.

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Jan avait réussi à me ramener à la raison en me demandant quel jour nous étions. Pour moi c'était un jour comme les autres, je me levais, je lui faisais boire du sang à son insu, puis je vivais ma petite vie tranquille. J'avais l'impression de faire du surplace en ce moment, concernant notre relation. Certes on avait très largement dépassé le stade des simples bisous et câlins, mais j'avais peur que ça ne bouge plus. Jan était réellement perturbé par ce qui lui était arrivé en Finlande et même si j'avais le droit de le toucher, je n'étais pas sûre de pouvoir envisager plus loin, de peur qu'il me tue en pleine excitation. C'était dommage, l'eau avait coulé sous les ponts, Lemmikki était morte il n'y avait plus rien qui m'empêchait de pouvoir profiter de lui pour de bon. Mais l'obstacle persistait. C'est pour cela que lorsqu'il me demanda quel jour nous étions, et que je réalisais que c'était le 24 décembre, qu'il était temps de découvrir mon kinder surprise et de me rappeler ensuite que je n'avais pas de cadeau pour lui... J'étais un peu mal barrée. Je cachais ma hantise en déchiquetant à moitié la case cartonnée de mon calendrier de l'avent avant de venir prendre place sur les genoux du blond teint en brun. Il y avait d'autres places mais je voulais celle-ci, pas une autre.

J'avais ouvert la petite boîte pour y découvrir une figurine de chat, jaune, et j'étais ravie de l'avoir. Jan me la prenait des mains en douceur après mon émerveillement sur cette petite chose jaune, et admettait qu'il était plutôt mignon. Je souriais en hochant la tête affirmativement, contente qu'il pense la même chose que moi, jusqu'à ce qu'il casse le mythe en me demandant de partager le chocolat. Je perdais instantanément mon sourire et ouvrais les yeux, pesant le pour et le contre. J'aurais moins de chocolat si je lui en donnais. Mais si je ne lui en donnais pas je passais pour l'égoïste de service incapable de faire preuve d'humanité. C'était pas déjà le cas ça ? … Certes. Si je ne lui en donnais pas je risquais de le vexer aussi. Et je ne voulais pas le vexer, alors je prenais une partie de l’œuf en chocolat et le déposais à côté de lui silencieusement. Un petit pas pour Jan, un grand pas pour Riley.

En attendant Jan me demandait si nous faisions quelque chose de particulier aujourd'hui. Bonne question. Je n'étais pas spécialement la pro des fêtes de fin d'années, je n'avais pas réellement eut de famille assez longtemps pour pouvoir le fêter comme les gens modernes, il fallait l'admettre. Je réfléchissais en zieutant discrètement sur sa tasse de café. Il n'avait pas bu grand chose, je me posais quelques questions pour le coup... Je me sortais rapidement cette pensée de la tête et réfléchissais à haute voix.

« Non pas que je sache... Tu voulais faire quelque chose de particulier ? Tiens d'ailleurs tu fêtais noël avec ta famille de cinglé ? »

C'était une question comme une autre. Dans ma famille on le fêtait, mais c'était l'ancien temps. Rien à voir avec les festivités actuelles, les gens étaient beaucoup moins portés sur les préparatifs. Un repas simple, les cadeaux le vingt cinq, ni plus ni moins. Pas besoin de préparer le dîner deux mois à l'avance, ni à attendre le vingt quatre pour ouvrir ses paquets. Mais bon, il fallait évoluer avec son temps. Je reportais encore une fois mon attention sur la tasse de café qui ne cessait de refroidir. Il n'allait peut-être pas le boire ? Je commençais à sérieusement psychoter, est-ce qu'il savait ? J'avais étrangement la trouille de sa réaction, il tenait à ses pouvoirs mais je n'étais pas sûre qu'à présent ça change quelque chose... Je balbutiais.

« Tu... Tu ne bois pas ? »

C'était risqué comme question, franchement.  

I want to reconcile the violence in your heart

Voir Riley en plein dilemme à propos de son kinder surprise était plutôt drôle, elle devait avoir peur que je râle si jamais elle ne me donnait pas un peu de son précieux chocolat et en même temps comme dit précédemment, le chocolat était précieux, là dessus nous avions toujours été d'accord, c'était la meilleure chose au monde, et nous en avions une collection assez hallucinante dans les placards...Toujours est-il qu'elle finit par venir à bout de son dilemme et me tendre un morceau de Kinder d'un air résigné, je souris victorieusement avant de grignoter mon précieux trésor, écoutant au passage Riley qui répondait à la question que je lui avais posée.
Elle n'avait rien de prévu pour aujourd'hui, c'était donc à moi de choisir et de proposer quelque chose. Je me mordis les lèvres doucement tout en réfléchissant avant de prendre la parole à mon tour.

« Je voudrais bien sortir un peu, faire les magasins, peut être ? J'y arrive maintenant, je panique plus vraiment »

Certes ce n'était pas encore parfait, il m'arrivait encore de sursauter quand un passant me frôlait de manière un peu trop musclée à mon goût, j'avais encore le réflexe de regarder autour de moi à la recherche de visages ennemis, globalement je devais donc avoir l'air d'un mec paranoïaque mais en comparaison à ce que j'avais pu vivre auparavant ce n'étaient que des détails. Riley devait se souvenir autant que moi de mes toutes premières sorties, les fois où je me retrouvais au bord du malaise, incapable de respirer, incapable de cesser de trembler, persuadé de voir ma famille, mes tortionnaires dans chaque ombre et chaque recoin. Il n'y avait pas à dire, je m'étais nettement amélioré et je n'en étais pas peu fier, le stress post traumatique était une véritable plaie mais je commençais à en voir le bout, ne manquait plus que mes pouvoirs et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes n'est-ce pas ?

Je souris en entendant la question qu'elle me posa ensuite, une question probablement très simple pour la plupart des êtres humains mais qui pour moi s'avérait plus compliquée, je n'avais que peu de souvenirs de mon enfance et de mon adolescence, avant mes 17 ans mon existence n'était qu'un énorme black out il me fallait en général beaucoup de concentration pour faire revenir à la surface quelques souvenirs, probablement un mécanisme de mon inconscient pour me protéger de la cruauté des miens.

« Je crois qu'on le fêtait oui, je me souviens des décorations, des lumières, du sapin, j'avais pas le droit de participer mais ça me fascinait complètement. Et toi, c'était comment Noël à ton époque ? »

No offense mais je ne voyais pas vraiment d'autres manières plus élégantes de dire les choses, c'était  vrai qu'elle venait d'une époque différente de la mienne voilà tout, ma presque copine était une vampire, il fallait s'y faire.

Je dus faire un énorme effort pour ne pas éclater de rire en voyant son regard qui ne cessait d'aller et venir entre la tasse de café et moi alors qu'elle se risquait à me demander pourquoi je ne buvais pas...Si seulement elle savait que j'étais au courant de tout depuis le début...Je souris avant de porter la tasse à mes lèvres alors que mon amusement devait se lire dans mes yeux et lui paraître complètement incompréhensible.

« Si, bien sûr que si. C'était simplement trop chaud »