We're in a bad mood - Nate & Hope

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We're in a bad mood

Trois mille questions, ou presque, venaient de me traverser l'esprit. Pour la première fois à Mystic Falls, et en plusieurs mois, je rencontrais enfin un loup-garou, quelqu'un comme moi. J'étais contente mais anxieuse en même temps. L'arrivée ou la présence de loups pouvait attiser l'intérêt de Klaus Mikaelson, et je préférais éviter, je ne voulais pas devenir une hybride malgré moi... Enfin, le jeune homme en face de moi réussit encore à me surprendre, décidément cette journée allait rester gravée.

« Hm...Je dois vous avouer que je n'avais pas spécialement prévu de dire ça comme ça mais moi et la subtilité on n'est pas vraiment amis...Cela dit je ne vois pas vraiment quel danger vous auriez pu être pour moi. Soit vous étiez une humaine classique et vous m'auriez juste pris pour un fou, soit vous étiez un chasseur de vampire et vu que je n'en suis pas un, ni un hybride, je suis tranquille. Et c'est tout puisque je n'ai encore jamais entendu parler de chasseurs de loup-garous...En somme le risque était juste de me faire prendre pour un dingue, et je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas à ça près. Vous êtes quoi du coup ? »

Alors cette révélation avait été du pur hasard, ou presque. Disons plutôt que quelques mots s'étaient échappé délibérément. Il ne voyait pas quel danger je pouvais représenter... Ça se voyait qu'il ne connaissait pas les meutes de loups-garous vivant en Louisiane et aux alentours, on pouvait parfois assister à des guerres des clans sans merci, c'était dévastateur pour la survie de l'espèce. En même temps, Kalispell dans le Montana, si je ne l'avais pas lu sur son dossier je n'aurais jamais soupçonné l'existence même de cette ville... Il n'était probablement pas issu d'une meute et ne devait pas savoir que les loups pouvaient s'entre-tuer. C'était plutôt ridicule à mon avis puisque les vampires avaient pris le dessus depuis que les bagues de jour s'étaient répandues. Nous n'avions plus d'avantage sur eux, et beaucoup des notre avaient subit des attaques de vampires et autres choses du genre.

Je l'écoutais continuer de me parler, il me disait qu'il n'était plus du tout à ça près de se faire prendre pour une dingue. Je lui souriais, plus je le connaissais, plus je l'appréciais. Et je voyais déjà Bishop me hurler dessus, que je ne devais pas tisser de lien avec des patients. Mais là ce n'était pas pareil, déjà c'était un patient cool, mais en plus c'était un loup-garou, c'était un soulagement pour moi d'un côté de me sentir moins seule. Ça faisait trop longtemps que je n'avais pas parler de ça à qui que ce soit puisque je n'avais pas le droit de retourner dans la meute tant que je n'avais pas plus d'informations sur l'hybride...

Il m'avait demandé ce que j'étais. J'aurais aimé pouvoir faire comme les vampires pouvaient le faire, changer mon visage pour le lui faire comprendre, mais nous les loups-garous, à moins d'être hybrides, nous ne pouvions pas changer nos yeux de couleur alors... Je devais lui dire tout bêtement ce que j'étais. Une louve.

« Une louve. »

Pourquoi tourner autour du pot ?

« Et j'aurais pu être dangereuse pour vous parce que justement, les loups ne sont pas toujours en bons termes et peuvent se haïr. »

Je saluais cette dinde de Hayley Marshall à l'occasion, louve et détestable. Tout comme Tyler Lockwood. La preuve vivante que nous pouvions être dangereux pour nous-même.

« Beaucoup de loups-garous ont connu la mort à cause des guerres de meutes qui peuvent sévir. Je ne suis pas du genre à y prendre partis, je suis plutôt du côté de la survie de l'espèce fortement menacée par la percée des vampires depuis des décennies. Mais si j'avais été ce genre de personne, ce n'est pas moi qui suit allongé sur un lit d'hôpital avec un mal de crâne infernal. Ça va un peu mieux d'ailleurs ? »

Oui, en dehors de la découverte que je venais de faire, je m'inquiétais toujours de son état. J'espérais que le médicament que je venais de lui administrer allait vraiment le soulager pour au moins un certain temps. Et par réflexe je venais de lui prendre la main, ce n'était pas obligatoire de ma part de faire ça, mais je ne m'en étais même pas rendue compte. Si je la retirais comme ça, il allait se poser des questions, alors je feignis l'indifférence, comme si c'était normal. Bon en même temps ça l'était un peu puisque je me préoccupais de son état de santé. Mais je n'en revenais pas, je voyais enfin un autre loup. J'avais envie de sauter de joie.

Invité

Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

Hope n'hésita pas très longtemps avant de répondre à ma question, et à mon plus grand soulagement elle ne se contenta pas d'une réponse banale et toute faite comme « une femme », elle admit simplement être une louve, elle aussi. Je ne pus empêcher un petit sourire de se dessiner sur mes lèvres, je n'avais jamais rencontré d'autres loup-garou avant, juste Logan mais je ne l'avais pas revu depuis bientôt un an, découvrir qu'on n'est finalement pas si seul qu'on le croyait fait toujours plaisir.

Sans que je puisse dire quoique ce soit, elle poursuivit, m'expliquant que c'était justement parce qu'elle était une louve qu'elle aurait pu être un danger pour moi. A priori il existait des guerres entre les meutes de loup-garou. Je savais que certains loups vivaient en meute mais je n'avais jamais eu vent de ces guerres. Je devais avoir l'air complètement abasourdi. A mon sens lorsqu'on fait partie d'une même espèce c'est complètement ridicule de s'entre-tuer, et c'était valable aussi pour les êtres humains classiques, à mon sens, la guerre était la pire connerie qui soit.

Je réfléchissais à tout ça quand Hope se rapprocha de moi pour me prendre la main, me demandant si je me sentais un peu mieux. Pour une fois j'allais pouvoir faire plaisir à un médecin, ma réponse allait être positive, je me sentais épuisé, vidé de mon énergie mais la douleur était redescendu à un niveau tout à fait tolérable. En somme je n'étais pas en état de me taper un marathon mais j'allais assez bien pour ne pas avoir l'impression de mourir à chaque mouvement. Je lui serrais la main avant de répondre.

« Ça va, la douleur est tolérable, votre produit miracle a l'air de marcher un peu sur moi on dirait »

Je lui souris. Elle avait peut être trouvé un produit adapté pour moi finalement. Une interne moins expérimenté que tous les neurologues que j'avais pu consulté, avait réussi à mettre la main sur quelque chose qui m'aidait vraiment. Je n'étais pas spécialiste mais si elle avait pu trouver ça sans avoir des dizaine d'années d'expérience, ça en disait long sur le peu d'intérêt qu'avaient les médecins pour moi...
Certes le traitement impliquait de gentiment m'enfoncer une aiguille dans le bras tous les jours et j'en étais blasé d'avance mais dans un sens c'était mieux que d'avoir des crises quotidiennement. De plus les personnes diabétiques devaient aussi faire ça et jusque là personne n'en était mort.

« Et je savais pas, pour les guerres entre les meutes, j'ai grandi dans le Montana avec Logan. C'est seulement quand j'ai déclenché ma malédiction qu'il m'a appris ce que j'étais mais sans ça je ne l'aurais jamais su. Je trouve ça idiot de s'entre-tuer, quand on fait partie de la même espèce, même si on peut haïr quelqu'un, on reste quand même dans le même camp. »

Je me doutais qu'elle allait me demander comment j'avais déclenché la malédiction et dans un sens ça m'inquiétait un peu, je savais que souvent les loup-garou la déclenchait par accident alors qu'au final même si dans mon cas la mort n'était pas voulue, mon geste avait été délibéré et je n'avais absolument jamais regretté.

Emi Burton

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We're in a bad mood

Je réussis tant bien que mal à contenir ma joie et ma bonne humeur toute récente, découvrir que l'on est plus seule c'est toujours plaisant, mais quand c'est en plus avec une personne agréable et sympathique, ça le devient encore plus. Je lui avais pris la main, il ne la retira même pas, j'imaginais que dans l'ensemble c'était plutôt positif, il ne me repoussait pas, il la serra même.

« Ça va, la douleur est tolérable, votre produit miracle a l'air de marcher un peu sur moi on dirait. »

Bon, finalement j'avais eu un bon instinct en lui donnant ce médicament, heureusement que je n'étais pas comme toutes les feignasses d'internes qu'il y avait parfois. Je bossais mes cours, moi. Je donnais le meilleur de moi-même sans rechigner et ça payait. Enfin, mon patient se contenta de me sourire, sourire que je lui rendis. Si j'avais une bonne estimation du temps, Bishop n'allait pas tarder à pointer son nez par là... J'étais enchantée, vraiment. Je lâchais la main de Nate et j'attrapais son dossier, je devais noter ce que je lui avais donné comme médicament.

« Et je savais pas, pour les guerres entre les meutes, j'ai grandi dans le Montana avec Logan. C'est seulement quand j'ai déclenché ma malédiction qu'il m'a appris ce que j'étais mais sans ça je ne l'aurais jamais su. Je trouve ça idiot de s'entre-tuer, quand on fait partie de la même espèce, même si on peut haïr quelqu'un, on reste quand même dans le même camp. »

Je haussais les épaules en soupirant, j'avais eu raison, il n'était pas au courant pour toutes les histoires de meute. Après, j'étais tout à fait d'accord avec lui, ces guerres étaient d'un ridicule sans nom. Quel était l'intérêt de se taper dessus quand le véritable danger venait d'ailleurs ? Même scénario que dans Game Of Thrones au final, ils se tapent tous dessus pour le trône de fer, mais la menace vient de bien plus loin. C'était fou quand même qu'un loup novice -il m'excusera du terme- soit plus intelligent que des dizaines de meutes. Toutes ces histoires me sidéraient, mais j'étais tellement habituée à subir tout ça depuis mon enfance et à rire de l'endoctrinement que pouvait subir certain gosses que désormais, tout cela me passait au dessus de la tête. J'avais mon indépendance, mon libre arbitre et le droit de penser comme je l'entendais, si ça ne plaisait pas... C'était le même tarif.

« C'est idiot, mais beaucoup le font en se disant que ça réglera énormément de problèmes. Très franchement ça en crée plus que ça n'en règle. Mais allez faire comprendre à un aveugle que le stylo dans votre main droite est rouge, et celui dans votre main gauche est bleu. C'est le même combat, il ne verra rien, et les loups, au lieu de se serrer les coudes et d'affronter l'ennemi véritable qui nous crée des ennuies depuis des années, préfèrent se livrer des guerres qui n'ont aucun sens. Le loup est aussi bête que l'humain de base, c'est simple. »

Je refermais son dossier, au même moment mon cher et tendre « patron » entra dans la chambre. Je tournais la tête vers lui, les rides froncées sur son front en disait long sur son humeur, et ce que j'allais prendre dans la tête.

« Tu as reçu les résultats ? »

Je secouais la tête.

« Non, toujours pas. »

La radiologie se touchait la nouille pour nous sortir les images, disons les choses comme elles étaient. Le médecin regardait à peine Nate, comme s'il était absent, j'en connaissais un qui n'allait pas bien apprécier... Cela dit, mon supérieur se tourna enfin vers lui.

« Tout s'est bien passé au fait ? »

Il m'arracha pratiquement le dossier des mains sans même attendre la réponse de l'homme allongé sur le lit et regarda les dernières notes que j'y avais apporté pendant son absence. Je le voyais impassible, je le sentais mal, très mal.

« Hum. »

Hum ? C'est tout ? C'est tout ce qu'il trouvait à répondre ?

« Vos maux de tête sont passés avec ce qu'elles vous a donné ? »

Vu le ton employé, il en doutait. Je levais les yeux au ciel et restais bien tranquillement à ma place, pauvre Nate.

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Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

Hope avait fini par me lâcher la main pour écrire quelque chose dans mon dossier et j'avais retenu de justesse un grognement de frustration...Non mais j'avais craqué ou quoi ? Depuis quand j'appréciais que quelqu'un d'autre que Logan s'occupe de moi ? C'était incompréhensible, en général je passais mon temps à repousser les gens qui voulaient m'aider, je préférais rester seul et là je l'avais laissé m'aider et me rassurer, la solidarité entre loups je présume. Elle reprit la parole.

« C'est idiot, mais beaucoup le font en se disant que ça réglera énormément de problèmes. Très franchement ça en crée plus que ça n'en règle. Mais allez faire comprendre à un aveugle que le stylo dans votre main droite est rouge, et celui dans votre main gauche est bleu. C'est le même combat, il ne verra rien, et les loups, au lieu de se serrer les coudes et d'affronter l'ennemi véritable qui nous crée des ennuies depuis des années, préfèrent se livrer des guerres qui n'ont aucun sens. Le loup est aussi bête que l'humain de base, c'est simple. »

Je souris en l'écoutant me raconter tout ça, j'étais à la fois fasciné et révolté devant tant de stupidité, être un loup était assez difficile à vivre au quotidien alors si au lieu de s'entre-aider on commençait à s'entre-tuer, c'était juste ridicule et illogique. Au moment où j'allais lui répondre un homme entra dans la pièce, et à en juger par son âge avancé et la tête que faisait Hope ça devait être son supérieur, autrement dit le médecin qui se battait royalement les couilles de mon existence. De base je partais sur une mauvaise impression de lui mais en le voyant en vrai c'était pire, j'avais purement et simplement envie de lui arracher le dossier des mains et de le forcer à me regarder en face, je voulais qu'il me voit, qu'il voit que j'étais un humain en chair et en os et pas une putain de liste de symptômes et de traitements.

Comme si il avait lu dans mes pensées il se tourna rapidement vers moi, me demandant si tout s'était bien passé, mais avant de me laisser répondre il était retourné à sa lecture et enchaîna sur une nouvelle question.

« Vos maux de tête sont passés avec ce qu'elles vous a donné ? »

Vu le ton employé il en doutait fortement, j'échangeais un rapide regard avec Hope, l'interrogeant silencieusement, je me demandais si c'était normal qu'il agisse ainsi avec elle. Elle avait l'air sérieuse et intelligente, elle avait réussi avec moi là où beaucoup d'autres avaient échoué, je ne comprenais donc vraiment pas pourquoi il se comportait ainsi. Ce n'était quand même pas parce que c'était une fille au moins ? Je regardais l'homme de haut en bas et décrétais que si, c'était probablement pour ça, il avait tout du vieux macho frustré de voir une élève plus intelligente que lui. Je n'étais pas féministe, mais je détestais qu'on considère qu'une personne était inférieure parce que ses organes reproducteurs étaient à l'intérieur de son corps et pas à l'extérieur. Je me décidais donc à la défendre, autorisant mon côté loup à faire surface.

« Oui, c'est passé presque immédiatement. C'est étrange que personne n'ait eu l'idée de tenter ce traitement avant. Elle doit être vraiment une élève exemplaire dotée d'une intelligence exceptionnelle pour réussir là où vous avez tous échoués jusque là »

Bim la fausse innocence, prends toi ça dans la gueule sale con. D'un geste discret je redescendis la manche de ma veste, si jamais il décidait de vérifier mon bras pour voir si elle m'avait vraiment piqué, j'allais avoir l'air malin moi... Ce n'était vraiment pas possible de redevenir humain au moins à temps partiel ? Saloperie de malédiction.

Emi Burton

Invité

We're in a bad mood

J'étais devenue stressée, j'appréhendais beaucoup la réaction de Nate, je venais tout juste d'apprendre que c'était un loup-garou, je ne connaissais pas encore bien son tempérament. Et avec mon supérieur, on ne pouvait pas dire que les plus impulsifs arrivaient à rester calme, bien au contraire. Même moi qui étais quelqu'un de plutôt détendu j'arrivais à vraiment m'énerver après lui parfois.

Mais là, j'étais plutôt blasée, il était à peine entré dans la salle qu'il nous avait fait sa Bishop Attitude, les trois H comme je les appelais si bien : Hautain, Horrible, Haineux. Ou les trois B : Brute, Bouffon, Bâtard. Mais ça c'était quand j'étais en période de pleine lune agrémentée de la mauvaise période du mois. Enfin ce mélange, ça n'arrivait que très rarement, heureusement.

Je jetais un œil à mon compatriote loup, il était en train de m'interroger du regard. En guise de réponse discrète je pinçais simplement les lèvres, je m'étais faite à l'idée d'être traitée comme une moins que rien à partir du moment où les internes avaient été attribués à leurs résidents. J'étais tombé sur le mauvais numéro, disons le comme ça. Nate allait devoir s'y faire, aussi longtemps que Bishop resterait ici, je serais la pire interne du monde. La débile blonde qui se croit assez bonne pour devenir chirurgienne mais qui ferait mieux d'aller poser pour la nouvelle campagne des poupées Barbies. Ce que c'était fatiguant ce genre de cliché... Nate tourna la tête vers Bibish'.

« Oui, c'est passé presque immédiatement. C'est étrange que personne n'ait eu l'idée de tenter ce traitement avant. Elle doit être vraiment une élève exemplaire dotée d'une intelligence exceptionnelle pour réussir là où vous avez tous échoués jusque là. »

J'écarquillai les yeux, choquée par ses propos. Non seulement il m'avait défendue, mais qui plus est il avait balancé une pique au médecin. Médecin qui avait particulièrement horreur d'être rabaissé, encore plus au profit d'une élève de première année. Surtout moi en fait... Cela dit, j'avais peut-être été mauvaise langue puisqu'il répondit pratiquement du tac-o-tac à Nate. Pour mon plus grand déplaisir.

« C'est parce que c'est mon élève, qu'elle réussit là où tous les autres ont échoués. »

Autrement dit : je l'ai formée, c'est grâce à moi. Le plus drôle dans tout ça c'est que tout ce que je savais de la médecine... Je l'avais appris seule, ou avec d'autres médecins un peu moins cons que lui. Je regardais Bishop, effarée, lui ne pouvait pas me voir sinon j'aurais morflé, mais dans l'idée... S'attribuer mon mérite sous prétexte que c'est mon responsable... J'hallucinais. Je refermais la bouche et secouais la tête de gauche à droite, il était grave.

Un bip-bip me sortit de mes pensées, je regardais le bipper glissé dans ma poche, c'était la radiologie, ils avaient finis de me sortir les résultats de l'IRM. Je levais la tête vers l'idiot.

« La radiologie a les résultats. »

Le médecin se mit à sourire, c'était bizarre de voir ça sur son visage, et me fit signe de sortir. Ne pouvant rien dire, je quittais à regret la chambre de Nate, je lui jetais un dernier regard et sortis, Bishop sur les talons.

« Va me chercher les résultats, et bippe moi quand tu auras fini ton petit numéro de charme avec le patient. »

Quoi ? J'étais outrée.

« Mon numéro de charme, je vous demande pardon ? »

Il roula des yeux et me tira par le bras vers le couloir qui menait en radiologie, sous les yeux de Nate évidemment, sa chambre n'ayant pas les stores fermés il pouvait admirer la scène et l'hypocrisie du résident comme il le voulait.

« Tu vois très bien de quoi je parle. "Élève exemplaire dotée d'une intelligence exceptionnelle" ? Il n'y avait rien d'intelligent à lui piquer le bras, n'importe qui pouvait le faire. J'en ai assez de toi et de tes ronds de jambes pour t'attirer les bonnes faveurs des autres et me faire enrager moi. »

Je récupérais mon bras sans trop de difficulté, l'avantage d'être un loup-garou était par moment le bienvenu.

« S'il n'y avait rien d'intelligent à lui donner ce traitement vous auriez pu le faire très facilement, plus rapidement. Enfin, encore faudrait-il que vous vous occupiez un minimum de vos patients. »

Il avait envie de me gifler, je le voyais dans ses yeux, mais nous étions dans un hôpital, sur son lieu de travail, et malheureusement, il était très bien vu par ses confrères. Hypocrisie quand tu nous tiens.

« Je m'intéresse aux patients qui ont au moins une chance d'être soignés, Hope. Lui, c'est un cas désespéré. »

Je détestais qu'il m'appelle par mon prénom, dans sa bouche il sonnait très mal. C'était ce genre de moment où il se voulait compatissant face à ma débilité, bien que... Des fois ça ressemblait à du rentre-dedans. Quand il était de bonne humeur j'y avais presque droit, c'était vraiment gênant. Mais là il ne l'était pas, alors il devait me prendre pour une débile. Je pinçais les lèvres et plissais les yeux.

« Bien, vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que l'élève inutile et sans intelligence que je suis s'acharne contre le cas désespéré en question. Je ne vous bipperai pas puisque ça ne vous intéresse pas. »

Et je ne lui laissais même pas le temps de répondre bien que je l'entendis soupirer, je tournais les talons, lui envoyais ma queue de cheval en pleine face si possible et allais chercher les résultats de Nate.

Après une bonne dizaine de minutes, je revins dans sa chambre, comme si rien ne s'était passé. Je gardais mon calme, même si j'imaginais bien que lui était agacé si ce n'est plus, après Bishop.

« Normalement vous n'aurez plus le déplaisir de croiser le Docteur Bishop sur votre route, il me laisse m'occuper seule de votre dossier. »

Mais très franchement, ça ne me rassurait pas. Je pouvais faire une bêtise, je pouvais me tromper, je pouvais vraiment ne pas trouver de solution et lui donner de faux espoirs... D'un côté je m'en voulais d'avoir laisser mon envie de l'aider prendre le dessus, mais d'un autre côté, je m'en serais voulue de le laisser comme ça. Je voulais trouver une faille, quelque chose d'exploitable pour l'aider à s'en sortir.

« Merci de m'avoir défendue. Ils ne sont pas beaucoup à le faire. »

Pas du tout en fait, mais j'allais lui éviter le côté tragique de ma vie, ça ne valait pas le coup. J'ouvrais l'enveloppe contenant les radios, le résultat de son IRM, et les levais vers la lumière, n'ayant pas de négatoscope à disposition. Les images étaient incroyablement bien nettes, j'étais satisfaite dans l'ensemble, j'allais pouvoir passer des heures à observer chaque parcelle de son cerveau. La formulation est un peu glauque mais c'était vraiment une bonne nouvelle j'allais peut-être trouver d'où venait ses soucis et pouvoir y remédier. Je souriais en regardant les radios, la journée n'était pas si horrible que ça.

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Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

J'avais défendu Hope contre son supérieur qui m’insupportait mais à mon plus grand désespoir celui-ci avait du répondant, il me répondit quasiment immédiatement sans me laisser la moindre possibilité de réponse.

« C'est parce que c'est mon élève, qu'elle réussit là où tous les autres ont échoués. »

Je me mordis les lèvres jusqu'à sentir le goût du sang tout en serrant le drap de toutes mes forces, je savais que faire un scandale n'aiderait pas la petite blonde mais son patron était répugnant, il passait son temps à la rabaisser et quand je soulignais le fait qu'elle avait réussi un quasi exploit, il s'attribuait tout son mérite. Mon côté loup était en train de sérieusement devenir dingue et j'avais de plus en plus de mal à simuler une expression faciale neutre.

Heureusement le bipper de Hope se mit à sonner, et elle partit à l'extérieur de ma chambre avec son supérieur débile, ça me laissait l'occasion d'essayer de récupérer mon sang froid...Ou de tout casser dans la pièce mais ça ne se faisait pas vraiment, mon frère n'apprécierait pas vraiment de recevoir la facture.
Au lieu de ça je les fixais à l'extérieur, ils avaient l'air de se disputer, puis il la tira par le bras et ils sortirent de mon champ de vision. J'étais dans un état de colère que j'avais rarement ressenti, pour être parfaitement honnête, la dernière fois que j'avais été dans un tel état j'avais déclenché ma malédiction et il y avait eu un mort. Je me forçais à respirer calmement en rongeant mes ongles à sang, tant pis si c'était laid et si j'allais avoir mal pour les jours à venir, ça valait mieux que de faire un massacre.

Une dizaine de minutes plus tard j'avais les mains en sang mais au moins j'avais récupéré un semblant de calme, ce qui tombait bien puisque Hope venait juste de revenir avec mes résultats, mais étrangement elle était seule, je l'interrogeais du regard, ne comprenait pas très bien pourquoi le débile n'était plus là, j'étais inintéressant à ce point comme patient à traiter ?

« Normalement vous n'aurez plus le déplaisir de croiser le Docteur Bishop sur votre route, il me laisse m'occuper seule de votre dossier. »

Ah, je n'étais pas tombé si loin, mais ça m'arrangeait, je préférais Hope, pas seulement parce que c'était une louve, mais aussi parce que je la sentais à l'écoute, avec elle je n'avais pas peur de parler et d'expliquer mes symptômes, pour la première fois en 10 ans j'avais assez confiance en un médecin pour accepter de me laisser faire et répondre honnêtement aux questions, il y avait peut être de l'espoir finalement.

« Merci de m'avoir défendue. Ils ne sont pas beaucoup à le faire. »

Je lui souris immédiatement avant de prendre la parole

« C'était normal, votre supérieur n'avait pas à vous traiter comme ça, vous êtes douées, bien plus que tous les médecins que j'ai pu croiser en 10 ans, il est probablement juste jaloux ou inquiet que vous lui preniez sa place »

Je l'observais regarder mes résultats, j'étais curieux de savoir un peu ce qu'elle voyait, avec elle j'étais sûr d'avoir enfin des réponses honnêtes et des explications concernant mon état.

« C'est mauvais ? »

Emi Burton

Invité

We're in a bad mood

Après la dispute qui s'était déroulée entre mon supérieur et moi, tout cela à la vue du patient, j'étais partie chercher les résultats de Nate puisque je m'étais retrouvée avec son dossier complet en charge. J'allais désormais penser Nate, respirer Nate, réfléchir Nate, dormir Nate, et manger Nate... Non peut-être pas « manger Nate ». J'étais revenue dans sa chambre et observais avec attention les résultats de son IRM et mon sourire s'était élargit sur mon visage à cause de la netteté des images qui allait me permettre de bien travailler sur son cas.

« C'était normal, votre supérieur n'avait pas à vous traiter comme ça, vous êtes douées, bien plus que tous les médecins que j'ai pu croiser en 10 ans, il est probablement juste jaloux ou inquiet que vous lui preniez sa place. »

Je haussais les épaules, j'avais prit l'habitude qu'on me traite comme ça, mais ses compliments m'allaient droit au cœur.

« C'est mauvais ? »

Je ne laissais rien paraître de plus sur mon visage.

« Mon supérieur est un con qui n'apprécie pas qu'on félicite quelqu'un d'autre que lui-même, encore pire si c'est un interne, encore pire si c'est une interne qu'il surnomme Barbie la plupart du temps et a qui il a déjà fait plusieurs fois la réflexion selon laquelle, Barbie, serait bien mieux sur les couvertures des magazines féminins. »

Je tournais la tête vers lui en souriant.

« Non vos résultats ne sont pas mauvais. »

Je baissais le bras pour déposer la radio sur la table. Je cherchais ses anciens résultats.

« Mais je ne peux pas être totalement sûre de moi puisqu'il y a à peine deux heures, je ne connaissais même pas votre existence alors... »

Je brandissais la toute première IRM disponible qu'il avait réalisé à Mystic Falls et comparais avec celle de cet après-midi. Déjà en terme de qualité d'image, celle du jour était beaucoup plus exploitable, la première n'était vraiment pas bonne. On voyait beaucoup trop peu les zones concernées par son soucis. J'enchaînais avec les autres, à part quelques unes intéressantes, toutes les autres étaient bien trop floues pour que je puisse en tirer une véritable conclusion. Néanmoins je trouvais qu'il y avait du mieux au fond, en plus si l'injection que je lui avais fait fonctionnait vraiment c'était bon signe...

« C'est plutôt compliqué de décrire une progression puisque de toutes les IRM de votre dossier il n'y a que celle d'aujourd'hui qui soit vraiment exploitable, mais pour moi il y a du mieux. Surtout si à première vue le traitement que je vous ai donné a fait son effet, c'est qu'il y a peut-être une solution. Je reste optimiste personnellement, je pense qu'avec du travail on peut trouver quelque chose. »

Invité

Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

Après lui avoir dit tout le bien que je pensais de son supérieur, Hope se contenta simplement de hausser les épaules, gardant toujours les yeux rivés sur mes résultats.

« Mon supérieur est un con qui n'apprécie pas qu'on félicite quelqu'un d'autre que lui-même, encore pire si c'est un interne, encore pire si c'est une interne qu'il surnomme Barbie la plupart du temps et a qui il a déjà fait plusieurs fois la réflexion selon laquelle, Barbie, serait bien mieux sur les couvertures des magazines féminins. »

Une nouvelle fois je sentis une vague de colère m'envahir et je dus porter mes doigts déjà en sang à la bouche pour me détendre un minimum, c'était ça ou je balançais mon poing dans le mur le plus proche. Mon caractère était insupportable à vivre au quotidien mais je n'y pouvais rien, et puis il n'avait pas à la traiter comme ça, ses réflexions étaient totalement déplacées, je me demandais pourquoi elle ne changeait pas d'hôpital, je me demandais ce qui la retenait à Mystic Falls. Je n'eus toutefois pas le temps d'approfondir le sujet, elle se tourna vers moi en souriant.

« Non vos résultats ne sont pas mauvais. »

Je haussai un sourcil, intrigué, c'était bien la première fois qu'on me sortait ça, je voulais en savoir plus. Je n'étais plus un cas désespéré et condamné à souffrir ?

« Mais je ne peux pas être totalement sûre de moi puisqu'il y a à peine deux heures, je ne connaissais même pas votre existence alors... »

Sans rien dire je l'observais regarder mes différents résultats. Pour la première fois depuis longtemps j'écoutais réellement ce qu'un médecin me disait, pour la première fois il semblait qu'il y avait un peu d'espoir pour moi, pas forcément de guérison, je n'en demandais pas tant mais au moins l'espoir de rendre les choses un peu plus supportables au quotidien. Je lâchai mes doigts et me redressai un peu sur mon lit.

« C'est plutôt compliqué de décrire une progression puisque de toutes les IRM de votre dossier il n'y a que celle d'aujourd'hui qui soit vraiment exploitable, mais pour moi il y a du mieux. Surtout si à première vue le traitement que je vous ai donné a fait son effet, c'est qu'il y a peut-être une solution. Je reste optimiste personnellement, je pense qu'avec du travail on peut trouver quelque chose. »

Je n'en croyais pas mes oreilles, j'avais envie de lui demander de répéter ça mais ce n'était pas la peine, j'avais bien entendu j'en étais persuadé, je lui adressais un sourire, un de mes premiers sourires vraiment sincère en plus dix ans.

« Sérieux ?,Ça fait dix ans qu'on me dit que je suis un cas désespéré et que je n'ai qu'à me satisfaire d'être vivant. Si il y a ne serait-ce qu'un peu d'espoir c'est déjà énorme. Vous allez me prescrire le nouveau traitement ? »

J'espérais que c'était le cas, je me sentais vraiment mieux depuis tout à l'heure, plus le moindre signe de douleurs et pas de traces d'effets secondaires.

« Je sais que c'est indiscret mais pourquoi vous restez à Mystic Falls avec un supérieur aussi chiant, je suis sûr qu'il y a beaucoup d'autres hôpitaux qui voudraient d'une élève aussi talentueuse que vous non ? »

Emi Burton

Invité

We're in a bad mood

Tout au long de l'exposition de mon avis au sujet de ses résultats, Nate s'était redressé. J'avais un petit sourire en coin en remettant tranquillement les radiographies dans leurs enveloppes, j'avais du pain sur la planche mais je voulais y croire. Je relevais la tête vers lui, entre temps je remarquais que ses doigts semblaient ensanglantés, je fronçais les sourcils, perplexe. Nate lui, avait un immense sourire sur le visage. Malgré mon inquiétude pour le sang, je ne pus m'empêcher de sourire avec lui, c'était communicatif et plaisant à voir.

« Sérieux ? Ça fait dix ans qu'on me dit que je suis un cas désespéré et que je n'ai qu'à me satisfaire d'être vivant. Si il y a ne serait-ce qu'un peu d'espoir c'est déjà énorme. Vous allez me prescrire le nouveau traitement ? »

Les gens lui disait vraiment ça ? C'était horrible de tenir de tels propos. Je fronçais de nouveau les sourcils, un peu perturbée par sa révélation. Quant à sa question, il était évident que j'allais lui prescrire le nouveau traitement vu qu'il faisait effet.

« Je sais que c'est indiscret mais pourquoi vous restez à Mystic Falls avec un supérieur aussi chiant, je suis sûr qu'il y a beaucoup d'autres hôpitaux qui voudraient d'une élève aussi talentueuse que vous non ? »

Le compliment m'allait droit au cœur. Même si j'appréciais mon nouveau patient préféré, je ne pouvais pas vraiment lui révéler les raisons de ma présence à Mystic Falls, l'Alpha allait me faire tuer... Mais je ne pouvais pas me résoudre à mentir. Je soupirais et cherchais une solution qui satisferait ma conscience tout en gardant secret les petites missions suicide de ma meute.

« Hum... En fait je n'ai pas trop le choix. Je travaillais à la Nouvelle-Orléans, je vivais là-bas, entouré de ma famille, de mon meilleur ami... »

De mon ex copain...

« Mais j'ai dû venir ici pour des histoires de meute encore alors... Me voilà coincée à Mystic Falls avec un misogyne de résident, des internes stupides qui sont capables des pires vacheries pour arriver à leurs fins et... Bon très honnêtement, Mystic Falls n'est pas la ville dont je rêve et je ne rêve pas de cette vie. J'y suis obligée, voilà tout. Les joies d'appartenir à des meutes. »

L'idée de la quitter m'avait effleuré l'esprit plus d'une fois, mais dire au revoir à mes parents qui ont été incroyable pendant vingt-quatre ans, ne plus revoir Maxx, mon petit frère, aussi souvent que je le voudrais, et ne pas revoir Kaleb qui faisait aussi partie de la meute à présent... Non je ne pouvais pas m'y résoudre. Bien sûr notre Alpha était détestable, tout autant que cette louve parasite de Hayley et je saluais cet idiot de Tyler qui avait été en grande partie l'élément déclencheur de mon départ, mais quitter la meute ? Je ne pouvais pas. Et même si je le voulais et le faisais, j'aurais plusieurs personnes sur le dos alors je me contentais de faire ce qu'on me disait : venir dans un trou paumé, espionner un hybride qui se méfie de tout et de tout le monde me rendant ainsi la tâche aussi difficile que de lire un livre sans braille pour un aveugle. Oh, et je risquais ma vie, accessoirement.

« Enfin bref... Ce n'est pas très joyeux comme sujet. Ce qui l'est plus c'est vos résultats par contre, je vais vous prescrire le nouveau traitement bien sûr mais il faudra vous faire des piqûres tous les jours, le matin de préférence... Ça ira ? »

Après il pouvait toujours engager une infirmière à domicile pour venir lui faire une piqûre et repartir, mais à moins humble avis, en étant un loup-garou avec autant de caractère, je me doutais qu'une petite aiguille ne lui causerait pas vraiment de douleurs insurmontables.

« Je ne comprends pas comment les autres médecins ont pu vous dire de vous satisfaire d'être en vie et de vivre tel quel... C'est inhumain. »

Et cruel.

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Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

J'avais demandé à Hope pourquoi elle restait à Mystic Falls alors que de toute évidence, elle ne s'y plaisait pas beaucoup et son supérieur, qui était accessoirement un connard de premier choix, ne devait pas franchement aider. Je ne posais que rarement des questions aux gens, je trouvais ça mal élevé et de toute façon parler avec les autres me mettait mal à l'aise mais avec Hope même si je restais encore un peu sur la défensive, j'osais un peu plus, je m'ouvrais doucement.

« Hum... En fait je n'ai pas trop le choix. Je travaillais à la Nouvelle-Orléans, je vivais là-bas, entouré de ma famille, de mon meilleur ami mais j'ai dû venir ici pour des histoires de meute encore alors... Me voilà coincée à Mystic Falls avec un misogyne de résident, des internes stupides qui sont capables des pires vacheries pour arriver à leurs fins et... Bon très honnêtement, Mystic Falls n'est pas la ville dont je rêve et je ne rêve pas de cette vie. J'y suis obligée, voilà tout. Les joies d'appartenir à des meutes. »

Elle ne pouvait pas s'imaginer à quel point je la comprenais. Je ne vivais pas dans une meute mais moi aussi on m'avait forcé à quitter ma ville d'origine et à tout abandonner pour venir à Mystic Falls, moi non plus je n'aimais pas du tout cette ville, ni la vie qu'on me forçait à vivre mais tout comme elle je n'avais pas eu le choix.

« Enfin bref... Ce n'est pas très joyeux comme sujet. Ce qui l'est plus c'est vos résultats par contre, je vais vous prescrire le nouveau traitement bien sûr mais il faudra vous faire des piqûres tous les jours, le matin de préférence... Ça ira ? »

Je ne pus m'empêcher de rire un peu en entendant cette question, elle savait que j'étais un loup-garou et pour être une louve elle-même elle savait très bien ce qu'on endurait à chaque pleine lune, en comparaison une petite piqûre chaque matin c'était une partie de plaisir, en plus elle avait bien vu que je ne ressentais pas beaucoup la douleur des piqûres, j'avais subi tellement de prise de sang après mon accident que cette zone de mon corps était presque totalement devenue insensible. En somme ce n'était même pas la peine que je réponde à sa question, elle avait dû demander ça par habitude sans vraiment réfléchir.

« Je ne comprends pas comment les autres médecins ont pu vous dire de vous satisfaire d'être en vie et de vivre tel quel... C'est inhumain. »

Je haussai simplement les épaules sans abandonner mon sourire, à chaque fois que j'évoquais la cruauté des médecins elle avait l'air choquée, pourtant moi ce qui me choquait c'était plutôt sa gentillesse.

« Bof, c'est plutôt habituel en fait, j'ai connu bien pire »

Les violences physiques par exemple, mais il était hors de question que je lui en parle, même à Logan je ne le disais pas, quelle importance de toute façon, c'était passé maintenant.

« Et je comprends ce que vous devez ressentir, je ne vis pas dans une meute mais moi aussi j'ai été envoyé à Mystic Falls sans avoir mon mot à dire là dessus. Je déteste cette ville, j'aime bien mes études à la rigueur mais je préférais quand je pouvais étudier chez moi, au moins je n'avais pas à sortir»

Je ne savais pas trop pourquoi je lui confiais tout ça mais je savais qu'avec elle je pouvais parler et c'est ce dont j'avais toujours eu besoin, le problème étant que je ne pouvais pas tout dire à Logan, enfin concrètement je pouvais mais je savais que j'allais probablement recevoir des leçons de morale puis m'énerver et je ne supportais pas de me disputer avec lui.

« Vous avez des frères et sœurs ? »

Encore une fois j'étais curieux mais tant pis, si je devenais trop indiscret elle saurait très bien me le faire comprendre, pour ça aussi je lui faisais entièrement confiance.

Emi Burton

Invité

We're in a bad mood

J'étais toujours en train de grogner intérieurement après les médecins qui se comportaient comme des hommes de Néandertal. Les révélations de Nate me choquaient un peu parfois mais bon, je savais que je devais m'y faire, le monde de la santé était devenu ingrat avec le temps et ça n'irait pas en s'arrangeant, j'en étais persuadée. À part quelques résistants, beaucoup ne faisaient plus aucun effort pour assurer le confort physique et mental de leur patient. C'était minable.

« Bof, c'est plutôt habituel en fait, j'ai connu bien pire. »

Je ne voyais pas trop ce qu'il pouvait y avoir de pire dans tout ça mais je voulais quand même bien le croire et... Ne pas savoir. Si c'était encore plus horrible que leur indifférence je préférais rester dans l'ignorance et agir comme moi je l'entendais, pas comme ces monstres.

« Et je comprends ce que vous devez ressentir, je ne vis pas dans une meute mais moi aussi j'ai été envoyé à Mystic Falls sans avoir mon mot à dire là dessus. Je déteste cette ville, j'aime bien mes études à la rigueur mais je préférais quand je pouvais étudier chez moi, au moins je n'avais pas à sortir. »

Oh je vois, un ermite... Ça ne devait pas être très sympa de vivre enfermé. Il avait dû finir par être quand même légèrement asocial sur les bords pour limiter ses sorties. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il fuyait le monde extérieur mais lui demander serait déplacé donc je ne dis rien, je gardais le silence.

« Vous avez des frères et sœurs ? »

Là en revanche je pouvais facilement y répondre. Il s'intéressait à ma vie alors...

« J'ai un frère, qui s'appelle Maxx. Et c'est aussi un loup-garou, vous vous en doutez. Mais je n'ai pas de soeur. »

Maxx était déjà bien suffisant comme ça. M'enfin la question de savoir pourquoi il ne sortait que très peu me titillait beaucoup.

« Je peux vous demander pourquoi vous n'aimez pas sortir de chez vous ou c'est trop indiscret ? »

Si c'était le cas il saurait bien me le dire de toute façon. Quant à ses études...

« Qu'est-ce que vous étudiez ? »

Oui ça m'intéressait. Pendant ce temps-là je lui préparais l'ordonnance pour le nouveau traitement. Il n'avait pas prit la peine de me répondre quand je lui avais demandé si ça irait pour les piqûres, je prenais ça pour un oui.

Invité

Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

A mon sens j'avais peut être été un peu trop indiscret en demandant à Hope si elle avait de frères et sœurs mais je ne pouvais pas m'en empêcher, je voulais apprendre à mieux la connaître, et pas seulement parce que c'était une louve, parce que c'était une personne extraordinaire et que je l'appréciais réellement.

« J'ai un frère, qui s'appelle Maxx. Et c'est aussi un loup-garou, vous vous en doutez. Mais je n'ai pas de soeur. »

Je souris, j'avais un million de questions qui se bousculaient dans ma tête, j'avais envie de savoir si elle s'entendait bien avec son frère, si c'était son petit frère ou son grand frère, si il avait déclenché sa malédiction, son âge...C'était nouveau pour moi qui, depuis mon accident, ne m'intéressait à personne à part mon frère et les personnages de mes séries, éventuellement. Et dire que j'avais failli louper ce rendez-vous, il allait falloir que je songe à remercier Logan pour avoir pensé à me réveiller, et à m'excuser pour l'avoir plus ou moins agressé, aussi.

« Je peux vous demander pourquoi vous n'aimez pas sortir de chez vous ou c'est trop indiscret ? »

Ce n'était pas vraiment indiscret, juste délicat, pas parce que c'était un sujet sensible ou privé mais parce que je n'avais jamais vraiment cherché à l'expliquer. Si je tentais de remonter dans mes souvenirs ça n'avait pas toujours été comme ça, quand j'étais petit j'adorais sortir de chez moi, jouer dehors mais tout avait changé quand après mon accident j'avais été renvoyé de tous les collèges du Montana les uns après les autres. Je pense que j'avais mal vécu le fait de me faire autant rejeter et que j'étais devenu très méfiant envers les autres. Ne plus aller à l'école m'avait isolé et en voyant que je me sentais bien tout seul j'avais fini par couper contact avec le monde extérieur si bien qu'aujourd'hui j'étais quasiment incapable de sortir de chez moi sans angoisser et psychoter sur le regard des autres.

« Qu'est-ce que vous étudiez ? »

Une nouvelle fois je me mis à sourire, mes études étaient très ironiques pour un loup-garou et elle allait probablement se moquer de moi mais tant pis, j'aimais bien étudier les sciences occultes, être avec des gens qui admettaient le surnaturel comme une possibilité me rassurait et puis au delà de ça, c'était intéressant, tout simplement.

« J'étudie les sciences occultes, j'ai eu mon année d'ailleurs »

Malgré toutes les fois où j'étais trop mal pour aller en cours, toutes les fois où j'avais dû quitter les cours précipitamment et même les partiels parfois...Applaudissez la performance.

« Et je sors pas de chez moi parce que ça m'angoisse trop, j'arrive à gérer la fac c'est déjà bien. J'ai pas toujours été comme ça pourtant, ça a commencé quand j'ai été déscolarisé »

Mon frère disait souvent qu'il devait être le seul tuteur au monde à se battre pour faire sortir la personne dont il était responsable. En parlant de frères...

« Sinon c'est votre grand frère ou votre petit frère ? Vous vous entendez bien ? »

Emi Burton

Invité

We're in a bad mood

J'apportais le dernier point à l'ordonnance pour Nate, signais et relevais la tête vers lui, il souriait. Je venais de lui demander ce qu'il étudiait, même si pour ma part je n'étais plus à la fac depuis quelques mois, je trouvais ça marrant qu'il y soit.

« J'étudie les sciences occultes, j'ai eu mon année d'ailleurs. »

Je haussais un sourcil en souriant. J'étais contente qu'il ait eu son année mais je trouvais ça assez... Drôle qu'il étudie les sciences occultes vu sa véritable nature. Cela dit, il devait être vraiment content d'avoir passer le cap de la première année.

« Et je sors pas de chez moi parce que ça m'angoisse trop, j'arrive à gérer la fac c'est déjà bien. J'ai pas toujours été comme ça pourtant, ça a commencé quand j'ai été déscolarisé. »

Oh, il était agoraphobe, je me demandais comment il faisait à la fac alors. Ses profs étaient au courant de ses soucis ? J'imaginais que oui, puisqu'il arrivait à gérer. Il était hyperactif et ne pouvait pas rester en place bien longtemps, bien que depuis tout à l'heure je ne l'avais pas vu gigoter comme un ver. Je pensais alors aux partiels... La concentration en plus du stress... Ça devait être un cocktail explosif, il avait du cran et du courage pour affronter ça.

« Sinon c'est votre grand frère ou votre petit frère ? Vous vous entendez bien ? »

Je souriais à sa demande, Maxxou me manquait énormément et ça faisait bientôt un an que je n'avais pas pu le voir... Saleté d'alpha. J'étais en manque de mon frère.

« Petit frère, il a 19 ans. On s'entend très bien, même s'il s'amuse à me pousser à bout dès qu'il le peut. »

J'étais censée retourner en salle avec mon résident, j'étais censée laisser Nate en repos jusqu'à 18 heures et je n'étais pas censée faire ce que j'allais faire, mais j'allais quand même vers les stores de sa chambre avec la fenêtre qui donnait sur le couloir et les fermais. On aurait pu penser que j'allais passer en mode strip-tease ou je ne sais quoi mais... Je m'asseyais simplement sur le lit à côté de lui sans l'écraser.

« Je me permets... »

Je n'avais pas envie de partir maintenant je voulais encore lui parler, j'espérais simplement qu'une infirmière ou Bishop ne se pointe pas d'un coup sans frapper, sinon... N'en parlons même pas.

« Félicitations pour votre année. Mais, comment vous faites pour vos partiels ? Je me souviens des miens, j'étais angoissée comme pas permis... Vous avec votre hyperactivité, le stress ne devenait pas intenable ? J'aurais sans doute péter les plombs à votre place. »

Sous-entendus : tu es doué et courageux, je suis admirative.

« Ce n'est pas un peu de mauvais goût d'étudier les sciences occultes au fait ? »

Je rigolais doucement, bien sûr je le taquinais et respectais ce qu'il faisait mais cette décision m'intriguait, j'aurais aimé savoir ce qui l'avait poussé à choisir ce domaine. Le fait qu'il soit lui-même un loup-garou ?

« Enfin, et vous alors, vous vous entendez bien avec votre frère ? »

Et ça me faisait penser à son problème d'agoraphobie.

« Ah ça me fait penser, vous êtes agoraphobe Nate, ça ne doit pas être facile tous les jours. »

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Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

J'avais une nouvelle fois posé à Hope une question que j'estimais indiscrète mais à en juger par son sourire ça ne semblait pas vraiment lui poser de problèmes. C'était assez étonnant, à l'origine elle était juste mon médecin mais pourtant j'avais envie de mieux la connaître en tant que personne, probablement parce que nous étions plus ou moins dans la même tranche d'âge -elle devait être légèrement plus âgée que moi- mais aussi parce que, je devais bien l'admettre, elle était très mignonne.

« Petit frère, il a 19 ans. On s'entend très bien, même s'il s'amuse à me pousser à bout dès qu'il le peut. »

Cette fois, ce fut mon tour de sourire, dans la fratrie c'était moi le plus jeune et avant que mon frère devienne mon tuteur légal, nous avions aussi ce genre de relations. J'étais de 10 ans plus jeune que lui et le pousser à bout était ma plus grande distraction à l'époque. Mais bon, tout avait changé ensuite, il avait dû s'occuper de moi comme un père et notre relation fraternelle avait disparue. J'espérais que , maintenant que j'étais majeur, les choses redeviendraient vite comme avant.

Pendant que je pensais à tout ça, Hope se dirigea vers les stores de la chambre et les referma avant de venir s'asseoir à côté de moi. Visiblement, si je comprenais bien les choses, elle non plus n'avait pas envie de partir et de me laisser, ça m'arrangeait. En souriant, je m'asseyais pour continuer la conversation, mon mal de tête était définitivement passé, je me sentais bien, je n'avais donc plus besoin d'être allongé, tant mieux, ne pas bouger avait été une torture.

« Félicitations pour votre année. Mais, comment vous faites pour vos partiels ? Je me souviens des miens, j'étais angoissée comme pas permis... Vous avec votre hyperactivité, le stress ne devenait pas intenable ? J'aurais sans doute péter les plombs à votre place. »

J'appréciais le fait qu'elle me dise à mots cachés que j'étais courageux de faire des études compte tenu de tous mes problèmes. Mais elle avait raison, les partiels avaient été tout sauf une partie de plaisir, j'étais stressé et je multipliais les crises, pourtant je m'en étais bien sorti et pour cette fois je pouvais remercier la fac. Dés mon arrivée j'avais été honnête avec eux sur mon état de santé et ils avaient mis en place tous les aménagements possibles et imaginables, j'avais un tiers temps et le droit de sortir de l'amphi autant que je voulais si j'en avais besoin, j'avais beaucoup de chance.

« Ce n'est pas un peu de mauvais goût d'étudier les sciences occultes au fait ? »

J'eus malgré moi un petit sourire en coin, cette question je m'y attendais, bien sûr que c'était de mauvais goût et très ironique mais mon choix avait été pourtant d'une logique implacable. Si des personnes sont assez ouvertes d'esprit pour étudier les sciences occultes et admettre l'existence du surnaturel, ils arriveraient à être assez ouverts d'esprit pour m'accepter malgré mes problèmes. Et je ne m'étais pas trompé, sans avoir de véritables meilleurs amis, j'avais fini par avoir plusieurs connaissances que j'appréciais et qui m'aidaient, eux aussi je leur devais beaucoup.

« Enfin, et vous alors, vous vous entendez bien avec votre frère ? »

Comme je l'avais déjà pensé plus tôt, même si j'adorais mon grand frère et que c'était réciproque, notre relation avait été forcée de changer quand il avait accepté d'être mon tuteur.

« Ah ça me fait penser, vous êtes agoraphobe Nate, ça ne doit pas être facile tous les jours. »

Je levais un sourcil, déjà elle m'avait appelé par mon prénom ce qui me faisait bizarre mais au delà de ça je restais bloqué sur le terme qu'elle avait utilisé, j'étais agoraquoi ? Pour un peu je devais faire la même tête que Harry Potter lorsqu'on lui annonce qu'il est un sorcier. C'est d'ailleurs par là que je commençais en reprenant la parole, par l'agoraphobie je veux dire, pas par Harry Potter.

« Excusez moi mais je suis quoi ? »

Elle allait probablement me prendre pour un inculte, mais moi et le vocabulaire médical, hors neurologie bien sûr, je n'y connaissais absolument rien.

« Sinon pour vous répondre, j'ai choisi les sciences occultes par stratégie en fait, je me suis dit qu'un humain assez fou pour croire ouvertement à l'existence du surnaturel ne risquait pas d'être choqué par mes problèmes, et je ne me suis pas trompé d'ailleurs. Après pour les partiels en effet c'était assez compliqué, ça a été une période difficile, je multipliais les crises et le stress aggravait les choses mais je me suis battu et avec les aménagements que la fac avait mis en place pour moi finalement j'ai réussi »

Et j'en étais fier

« En ce qui concerne Logan c'est un peu compliqué. Quand on était petits notre relation ressemblait à celle que vous décrivez avec Maxx mais après on a perdu nos parents et il est devenu mon tuteur. Forcément en tant que tuteur il devait agir plus comme un père qu'un frère, ça a tout changé et des fois je regrette notre relation d'avant même si honnêtement ça a été un tuteur parfait »

Rien que le fait qu'il ne m'ait pas abandonné aux services sociaux quand on lui avait demandé le prouvait.

Emi Burton

Invité

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L'annonce de son agoraphobie avait eut l'air de lui poser problème. Il haussait un sourcil, il n'avait pas l'air d'avoir compris le terme, c'est vrai que j'étais sans doute trop habituée à parler en terme médical plutôt qu'en langage courant... Les joies de la médecine. Je souriais en voyant sa tête.

« Excusez moi mais je suis quoi ? »

Tu es un sorcier Harry. J'aurais presque pu éclater de rire en y pensant mais je me retins, il allait croire que je me moquais de lui alors que pas du tout. Le terme d'agoraphobie était apparu au 19ème siècle, crée par un neuropsychiatre allemand Carl Westphal... Il avait constaté qu'un de ses patients devenait trop anxieux et même terrorisé quand il allait sur des places publiques où il y avait plein de monde. Westphal... Comme Kaleb, un L en moins. Il faudrait que je pense à lui en parler de ça.

« Sinon pour vous répondre, j'ai choisi les sciences occultes par stratégie en fait, je me suis dit qu'un humain assez fou pour croire ouvertement à l'existence du surnaturel ne risquait pas d'être choqué par mes problèmes, et je ne me suis pas trompé d'ailleurs. Après pour les partiels en effet c'était assez compliqué, ça a été une période difficile, je multipliais les crises et le stress aggravait les choses mais je me suis battu et avec les aménagements que la fac avait mis en place pour moi finalement j'ai réussi. »

Stratégie intelligente, il avait eut la chance de tomber sur une université ouverte d'esprit et compréhensive, beaucoup auraient essuyé un refus pour les aménagements. Ils faisaient passer en général ceux qui étaient atteint de troubles physiques, en situation de handicap surtout.

« En ce qui concerne Logan c'est un peu compliqué. Quand on était petits notre relation ressemblait à celle que vous décrivez avec Maxx mais après on a perdu nos parents et il est devenu mon tuteur. Forcément en tant que tuteur il devait agir plus comme un père qu'un frère, ça a tout changé et des fois je regrette notre relation d'avant même si honnêtement ça a été un tuteur parfait. »

Je ne souriais plus vraiment là, j'avais plutôt un regard compatissant. Je ne pouvais pas comprendre ce qu'il avait vécu puisque pour ma part j'avais été élevée dans une famille presque exemplaire, mais je compatissais vraiment pour lui.

« Certes, mais vous n'êtes plus un enfant maintenant, vous êtes un adulte. Et puis vous vous entendez toujours bien avec votre frère, même si la relation n'est pas la même... C'est l'essentiel. »

Je revenais quelque instants sur l'agoraphobie avant de passer à ses études.

« Être agoraphobe c'est être mal à l'aise, anxieux, lorsqu'on est parmi les gens. De base ça venait juste des grandes places publiques allemandes, quand il y a foule, mais au fil des siècles ça s'est développé et maintenant il y a plusieurs stades de l'agoraphobie. »

Je m'attaquais maintenant à ses études.

« A la fac, ils vous ont fait un emploi du temps allégé non ? Comment ça se passe pendant les cours au niveau de la concentration ? »

Je lui demandais ça parce que j'avais vu sur son dossier que les médecins avaient noté qu'il avait une faculté d'écoute de quinze minutes. Pourtant il avait l'air bien plus concentré que ça, donc soit pour moi ils n'avaient pas refait de test pour voir l'avancement, soit ils s'en fichaient éperdument.

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Bad Mood

Feat. Hope A. Stains

J'avais expliqué à Hope que ma relation avec Logan était extrêmement compliqué en raison de son statut de tuteur et elle avait eu un regard compatissant, venant de n'importe qui d'autre la compassion me faisait grincer des dents mais venant de Hope je le prenais étrangement bien, j'avais presque envie de la remercier et de la prendre dans mes bras, c'était très étrange.

« Certes, mais vous n'êtes plus un enfant maintenant, vous êtes un adulte. Et puis vous vous entendez toujours bien avec votre frère, même si la relation n'est pas la même... C'est l'essentiel. »

Je grimaçai légèrement, il était là le problème, j'avais beau être un adulte, à cause de ma santé et de mon caractère, Logan me considérait comme un éternel gamin et je n'osais pas vraiment m'opposer à lui par rapport à ça. J'avais l'impression d'être un adulte piégé dans une situation d'enfant c'était vraiment désagréable. Certes on s'entendait bien mais je rêvais du jour où il me traiterait enfin comme son égal, le jour où il ne regarderait plus mes notes, où il ne surveillerait plus mes médicaments. Je baissais les yeux mordant de nouveau mes doigts, cette situation me pesait il fallait que j'arrive à mettre des mots dessus, à en parler à quelqu'un.

« Être agoraphobe c'est être mal à l'aise, anxieux, lorsqu'on est parmi les gens. De base ça venait juste des grandes places publiques allemandes, quand il y a foule, mais au fil des siècles ça s'est développé et maintenant il y a plusieurs stades de l'agoraphobie. »

Je hochai la tête doucement, toujours occupé à mordre mes doigts à sang, je me reconnaissais parfaitement dans ce qu'elle racontait, du jour au lendemain il m'était devenu intolérable de sortir de chez moi, tout était devenu trop angoissant et j'avais préféré me couper du monde extérieur. Aujourd'hui j'allais mieux, petit à petit, j'allais à la fac, je parlais avec des gens. J'étais curieux de savoir à quel stade j'en étais.

« A la fac, ils vous ont fait un emploi du temps allégé non ? Comment ça se passe pendant les cours au niveau de la concentration ? »

Je souris et lâchai enfin mes ongles avant de me lancer dans une réponse.

« J'ai le même emploi du temps que tout le monde, la seule différence c'est que j'ai l'autorisation de quitter la salle autant de fois que je le veux si j'ai du mal à me concentrer puisque j'ai une capacité de concentration estimée à 15 minutes environ. Mais concrètement en général sur un cours de deux heures je sors peut être 2 ou 3 fois à peine, voire pas du tout puisque j'ai découvert récemment qu'en m'occupant les mains j'arrive à récupérer ma concentration. »

C'était un ami en amphi qui m'avait fait essayer ça, j'allais sortir mais il m'avait retenu, me tendant un stylo et me demandant de jouer avec pour voir, ça avait été miraculeux.

« Sinon vous pouvez déterminer mon stade d'agoraphobie à première vue ? »

Je n'avais toujours pas parlé de Logan mais je cherchais les bons mots.

« Et vous faites erreur, même si je suis adulte Logan n'a pas changé de comportement avec moi, il me considère toujours comme le gamin que j'ai été, c'est une situation que j'ai du mal à vivre mais je ne lui en veux pas, il vaut mieux quelqu'un de trop protecteur plutôt que quelqu'un de désintéressé. Vous protégez beaucoup Maxx vous ? »

J'étais de nouveau indiscret mais peu importe.

Emi Burton

Invité

We're in a bad mood

Avec l'agoraphobie dont faisait preuve Nate, la vie ne devait pas être facile tous les jours pour lui. Je me demandais comment il se débrouillait pour survivre dans ce monde, mais avec l'évolution de la technologie et l'avancée d'internet, je ne doutais pas une seule seconde de toutes les possibilités qu'il avait eu de se sortir indemne de toutes épreuves sociales possibles. Faire ses courses, gérer ses comptes, voir son emploi du temps pour la fac... Je lui avais d'ailleurs demandé s'il avait eu un aménagement d'horaires.

« J'ai le même emploi du temps que tout le monde, la seule différence c'est que j'ai l'autorisation de quitter la salle autant de fois que je le veux si j'ai du mal à me concentrer puisque j'ai une capacité de concentration estimée à 15 minutes environ. Mais concrètement en général sur un cours de deux heures je sors peut être 2 ou 3 fois à peine, voire pas du tout puisque j'ai découvert récemment qu'en m'occupant les mains j'arrive à récupérer ma concentration. »

Le détournement de concentration, ce n'était pas du tout idiot comme idée, je ne voyais pas pourquoi je n'y avais moi-même pas pensé plus rapidement. Je le félicitais intérieurement d'avoir réussit à trouver un moyen pour lutter contre son hyperactivité. En revanche ce qui me dérangeait c'était sa fréquence de sortie. Nate était estimé capable de concentration grand maximum de quinze minutes. Or, sortir seulement deux ou trois fois sur un laps de temps de deux heures, voire pas du tout... Il ne devait pas avoir eut d'examen sur la concentration et son hyperactivité depuis longtemps. Je me tournais légèrement tout en l'écoutant me parler pour attraper son dossier, j'allais y jeter un rapide coup d’œil.

« Sinon vous pouvez déterminer mon stade d'agoraphobie à première vue ? »

Je n'avais encore jamais fait ça, j'étais entre la joie et l'anxiété. Il était devenu mon premier patient à moi seule et j'allais devoir m'occuper de lui de A à Z, y compris sur son agoraphobie. Je souriais, il avait bien réussit à sociabiliser avec moi, ce serait assez facile de découvrir le résultat. Surtout qu'en plus il allait à la fac et suivait bien ses cours convenablement. J'étais d'ailleurs prête à lui répondre mais il reprit soudain.

« Et vous faites erreur, même si je suis adulte Logan n'a pas changé de comportement avec moi, il me considère toujours comme le gamin que j'ai été, c'est une situation que j'ai du mal à vivre mais je ne lui en veux pas, il vaut mieux quelqu'un de trop protecteur plutôt que quelqu'un de désintéressé. Vous protégez beaucoup Maxx vous ? »

Cette question m'avait un peu prise au dépourvue et... En y pensant, justement, je ne savais pas quoi en penser. Je protégeais beaucoup Maxx à mon avis, mais finalement je le laissais se droguer comme bon lui semblait et je l'avais laissé seul avec la meute. J'étais peut-être une mauvaise sœur après tout.

Je détournais le regard, cherchant désespérément quoi répondre au brun, mais les mots ne venaient pas réellement. J'étais obligée d'improviser afin de ne pas laisser un gros blanc ridicule. Je me contentais de baisser les yeux vers son dossier pour lire les récents examens sur sa concentration.

« Disons que je le protège beaucoup mais que ça dépend des sujets. Il y a des choses que je ne peux pas l'empêcher de faire malgré toute la bonne volonté que j'y mettrais, au risque de le perdre. Et ça c'est impensable pour moi alors même si je ne suis pas toujours d'accord avec sa façon de faire, je dois parfois accepter sans rien dire, et juste m'assurer qu'il ne lui arrive rien derrière ça. »

Il me semblait que c'était plutôt une bonne réponse. Je ne voulais pas passer pour une mauvaise sœur au yeux de Nate, il estimait beaucoup son grand-frère alors si moi je passais pour un mauvais exemple, j'avais un peu peur qu'il me rejette.

Son dernier examen pour la concentration datait de l'année dernière, et c'était ses anciens médecins. Bishop n'avait même pas pris la peine de lui en refaire passer un à sa première admission à l'hôpital. C'était hallucinant.

« Ça fait un an ?! »

Je me rendais compte que j'avais pensé à haute voix, je relevais brusquement la tête, un peu rouge et m'excusais en balbutiant.

« Euh, je suis désolée, je lisais vos derniers tests sur la concentration. »

Je me raclais la gorge pour reprendre un minimum de contenance et rassemblais mes idées.

« Le fait que vous arriviez à tenir deux heures dans un amphi avec très peu de sorties voire pas du tout m'intriguait. Je pense qu'il faudrait qu'on se programme un examen sur ça. Je sais que ce n'est pas la joie mais pour moi vos derniers résultats ne sont pas du tout représentatifs de la réalité. Actuellement je veux dire. »

Je me souvenais tout d'un coup qu'il m'avait posé la question sur l'agoraphobie.

« A première vue, vous me parlez sans avoir envie de me balancer votre oreiller à la figure, enfin j'ose espérer en tout cas, et vous vous ouvrez assez à moi. Peu importe... Notre nature, ça ne joue pas vraiment la dessus. En plus vous allez à la fac et ça se passe visiblement plutôt bien, je pense que vous êtes agoraphobe certes, mais dans un des stades les plus bas qu'il soit. Pas grand chose d'inquiétant en soit, mais il faudrait juste faire quelques petits hum... Exercices ? Pour calmer tout ça. »

Etant donné qu'il ne sortait de chez lui que pour venir ici et à l'université, je voulais bien évidemment parler du fait de sortir un peu plus, qu'il se force quelques minutes, voire heures s'il s'en sentait capable, à sortir en ville. Pour faire du shopping, boire un verre... Ou faire du sport, même si... A première vue, ce qu'il y avait sous sa blouse n'avait rien de grassouillet.

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