Nate & Hope | It could be worse

Nate & Hope

Ma vie était très étrange. J'étais persuadée d'être attirée par Nate, mon patient. Celui à côté de qui j'étais, celui avec qui la discussion allait bon train depuis plusieurs minutes déjà. S'il me plaisait, pourquoi est-ce que j'avais embrassé Kaleb ? Entre lui et moi c'était une histoire assez complexe mais nous n'étions qu'amis, normalement. Je ne voyais pas pourquoi je m'étais jetée sur ses lèvres lorsqu'il m'avait dit qu'il s'en allait pour la Nouvelle-Orléans, s'occuper de ses affaires de sorcier. J'étais beaucoup plus inconnue à ce monde que Kaleb ne l'était au monde des loups. J'avais encore parfois du mal à comprendre les choses, mais je faisais des efforts. J'allais devoir en faire encore plus si ce qu'il m'avait dit s'avérait vrai.

Quoiqu'il en soit, le mystère demeurait toujours, mais j'essayais de ne pas trop y penser, bien que ce soit assez difficile. J'étais avec Nate, et nous venions de passer un examen très important, qui allait déterminer l'avancée de ses problèmes neurologiques. C'était le fameux test sur l'hyperactivité et sa faculté de concentration. Cet examen n'avait pas été pratiqué depuis bien longtemps, et mon supérieur n'avait jamais pris la peine de lui faire repasser, ne serait-ce que pour un examen de contrôle. La logique des médecins dans ces hôpitaux me laissait souvent perplexe.

Nous étions tous les deux assis sur son lit, je guettais mon bipper avec appréhension, il allait sonner d'une minute à l'autre pour me prévenir que les résultats étaient prêts, que je n'avais plus qu'à aller les chercher. J'avais promis à Nate de les ouvrir avec lui, donc j'avais gentiment demandé aux infirmiers et infirmières de ne pas me dire si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. J'étais un peu stressée, comme Nate, mais lui ça se voyait vraiment. J'essayais vainement de le rassurer et de le calmer, mais je comprenais pourquoi il était comme ça, et pour moi c'était logique même. Mais je préférais quand même essayer de le détendre, ça ne servait à rien qu'il soit aussi mal, au pire des cas les résultats étaient toujours les mêmes qu'avant, au meilleur des cas, ils étaient mieux.

« Il ne faut pas vous rendre anxieux comme cela, ça va bien se passer. Et puis... Vous n'avez rien à perdre. »

Sauf peut-être l'espoir. Mais comme je m'appelle Hope et qu'il m'avait en médecin, c'était forcément bon signe pour la suite, j'en étais sûre.

« Je m'appelle Hope, c'est un signe du destin. »

Un peu d'humour dans ce monde cruel.

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Nate & Hope

Le jour où Hope était devenue officiellement mon médecin, après avoir remis en place son supérieur dans les règles de l'art, elle avait remarqué en lisant mon dossier que le personnel médical qui au début prenait soin de moi, avait fini par me délaisser, par perdre complètement espoir sur mon cas jusqu'à m'abandonner et faire juste des examens de routine sans prendre la peine de les regarder, simplement pour se donner bonne conscience.

Encore une chance pour moi, elle, était différente d'eux et elle m'avait pris sous son aile immédiatement, j'étais son patient et elle prenait le temps de m'écouter, de comprendre, grâce à elle j'avais enfin un traitement qui fonctionnait à peu près, j'avais retrouvé une forme de vie sociale et plus encore, elle avait obtenu le droit de refaire tout mes examens, pour voir d'elle même si oui, ou non il y avait eu une évolution de mon état qui aurait échappé aux médecins qui m'avaient abandonné.
L'avancée était énorme et, aujourd'hui, alors que je venais de passer un dernier examen, le plus important de tous, celui qui déterminerait l'évolution de mon hyperactivité et de ma capacité de concentration, je ne pouvais pas m'empêcher d'angoisser de manière incontrôlée et incontrôlable.

Le fait d'avoir fait de mon mieux pour garder une concentration optimale durant toute la durée du test ne m'aidait pas d'ailleurs, je ne pouvais pas m'empêcher de bouger dans tous les sens, je me rongeais les ongles jusqu'à me faire saigner et je commençais même à avoir les mains qui tremblaient, ce qui à mon humble avis n'était pas très normal, ni très bon signe.
D'un geste je me levai du lit essayant de ne pas bousculer Hope, et commençai à faire les cent pas dans la chambre, partagé entre le surplus d'énergie que je ressentais et la peur qui m'envahissait.
Hope, elle, semblait plutôt calme, mais peut être qu'elle savait juste beaucoup mieux camoufler ses émotions que moi, elle était médecin après tout.

« Il ne faut pas vous rendre anxieux comme cela, ça va bien se passer. Et puis... Vous n'avez rien à perdre. »


Rien à perdre ? En soi, c'était vrai, soit j'allais mieux, soit c'était pareil, il n'y avait aucune chance qu'il y ait une aggravation, ma maladie n'étant pas dégénérative mais j'angoissais quand même, j'espérais tellement une amélioration, un signe qui me montrerait qu'un jour la vie sans médicaments serait une possibilité, que j'avais peur d'être déçu.

« Je m'appelle Hope, c'est un signe du destin. »

Un petit sourire finit par se dessiner sur mes lèvres, enfin, et je me calmai légèrement, rejoignant Hope sur le lit, me décidant à m'exprimer avec des mots.

« J'ai surtout peur d'être déçu en fait, tout va tellement mieux dernièrement que je ne sais pas si j'ai envie d'apprendre une mauvaise nouvelle, ou qu'on me dise que finalement il n'y a pas d'espoir d'amélioration. Tout ce que je veux c'est une vie normale, sans médicaments. »


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Nate & Hope

Je lui avais fait passer l'examen fatidique, nous allions avoir les résultats dans quelques minutes et Nate tournait en rond dans la pièce, tel un fauve en cage. J'attendais patiemment le feu vert du laboratoire pour venir chercher les résultats, un peu stressée quand même, c'était un patient mais pas seulement. Malgré mon dérapage avec Kaleb, Nate était... Plus que mon patient. Depuis qu'on se connaissait j'avais eu le temps de beaucoup y penser et c'était difficile de démêler les choses. Je n'avais pas le droit d'avoir de l'affection pour un patient, surtout un patient que j'avais à mon unique charge. Il n'arrêtait pas de faire les cent pas, et à ce rythme là, il allait me rendre dingue et aussi anxieuse que lui, ce qui n'était vraiment pas une bonne idée. Je lui disais qu'il fallait qu'il reste calme, qu'il avait tout à gagner et rien à perdre. Et puis la note d'humour, je lui rappelais que je m'appelais Hope et que ce n'était pas pour rien. A m'entendre dire ça, il eut un petit sourire, c'était déjà ça de gagner pour moi. Le faire sourire avait visiblement réussi à le calmer un peu, il s'assit à côté de moi sur le lit.

« J'ai surtout peur d'être déçu en fait, tout va tellement mieux dernièrement que je ne sais pas si j'ai envie d'apprendre une mauvaise nouvelle, ou qu'on me dise que finalement il n'y a pas d'espoir d'amélioration. Tout ce que je veux c'est une vie normale, sans médicaments. »

Je pouvais comprendre ce qui se passait dans sa tête, c'était toute sa vie au final, et s'il n'y avait aucune amélioration, il risquait de perdre espoir, et c'était quelque chose que je ne pouvais pas tolérer. J'étais prête à lui répondre mais... Le bipper se mit à sonner quand j'ouvrais la bouche. Je sursautais comme jamais et le cherchais en vitesse dans la poche de ma blouse. Dans la précipitation, il me sautait des mains mais je le récupérais de justesse. La scène aurait pu être drôle si seulement la situation n'était pas complexe. Je jettais un oeil au petit objet, c'était le laboratoire, il était temps. Je tournais la tête vers Nate.

« J'y vais. Je reviens vite, ne cassez pas tout dans la chambre. »

Je ponctuais ma mise en garde par un sourire, c'était juste pour détendre l'atmosphère. Je me levais du lit et quittais la pièce afin de rejoindre le laboratoire. Comme prévu, le personnel ne me donna pas les résultats, simplement l'enveloppe les contenants. Un échange cordial se fit entre nous, sans indice sans rien, et je prenais le chemin en sens inverse, prête à retourner dans la chambre de Nate, stressée comme jamais. Il ne fallait pas que je lui montre mon stress, je devais être rassurante.

En arrivant dans la chambre, je retrouvais Nate, stressé comme avant, si ce n'est pire. Je lui aurais bien proposé d'ouvrir les résultats lui-même et de les découvrir, le problème c'était que c'était des termes médicaux et des chiffres, que je sache il faisait des sciences occultes, pas médecine. Je m'approchais de la tablette au bout de son lit et respirais un grand coup avant d'ouvrir l'enveloppe. Je levais la tête vers lui.

« On y va. »

Je dépliais la feuille pliée en deux et parcourais rapidement du regard les chiffres et tout ce qui s'y trouvait. Je restais assez neutre, pour ne pas lui faire présager quelques choses avant le verdict. Pour le moment c'était plutôt positif, mais je me méfiais... Et j'arrivais au sujet principal de l'examen, l'hyperactivité... C'était le moment fatidique. Je regardais la réponse et... Je n'avais pas pu m'en empêcher. Je n'avais pas réussi à me retenir. C'était bon.

Je bondis d'un coup en hurlant presque un « Oui ! » venant tout droit du fond du coeur. Nate n'avait plus la capacité de concentration d'un enfant de deux ans, c'était terminé ! Le calvaire était fini pour lui. Sa concentration avait énormément évolué, ce qui expliquait pourquoi il n'avait quasiment plus besoin de sortir à chaque cours pour faire des pauses, il allait beaucoup mieux.

« C'est bon ! C'est terminé la concentration ultra limitée, elle a énormément évolué, voilà pourquoi vous n'avez plus de problème à rester en cours aussi longtemps. Bon certes, l'hyperactivité est toujours là mais il y a une nette progression ! »

Et pour lui montrer ce que je voulais dire, j'attrapais l'enveloppe et le stylo de ma poche, je lui dessinais très rapidement un graphique grossier, lui montrant la ligne élevée à laquelle il était, et lui montrais où il était à présent. Beaucoup plus proche du zéro qu'auparavant.

« C'est comme ça Nate ! Malheureusement vous aurez toujours besoin de quelques médicaments, notamment pour les mots de tête, mais pour l'hyperactivité c'est fini. Juste quelques petits exercices de relaxation quand vous sentez que vous perdez le fil de la discussion, mais sinon tout ira bien. »

De ce côté-là en tout cas. Pour ce qui était du reste ça n'avait pas réellement bougé, mais au moins l'un des problèmes majeurs subissait une belle progression non négligeable. Et malheureusement... Quand j'étais beaucoup trop heureuse je me laissais emportée par mes émotions, et, Nate en fit les frais. Il était venu se mettre à côté de moi quand je faisais mon dessin, et je me tournais d'un coup, et... Je venais de me jeter sur ses lèvres. Oh mon dieu qu'est-ce que j'avais fait.


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Nate & Hope

J'avais fini par avouer à Hope pourquoi je stressais autant pour mes résultats alors qu'au final, dans mon cas il ne risquait pas d'y avoir d'aggravation de mon état, au pire une stagnation, voilà tout mais pour moi une stagnation serait synonyme d'une perte d'espoir, j'avais besoin d'y croire, de croire à la possibilité d'une vie normale, sans consultations médicales hebdomadaires, sans prise de médicaments quotidienne, sans douleurs, j'avais envie de vivre comme n'importe quelle personne de 21 ans, et fréquenter la fac m'avait conforté dans cette idée, j'avais juste besoin de normalité.

Hope s'apprêtait à me répondre, mais je ne saurais jamais ce qu'elle voulait dire puisque son bipper se mit à sonner, augmentant encore mon angoisse d'un cran, je ne savais même plus quoi faire de plus pour me détendre, j'avais les ongles rongés à sang, les lèvres ouvertes aussi mais ça ne passait pas, j'entendis à peine Hope quitter la chambre, j'étais dans un tel état que je ne me rendais plus compte de rien, ni du temps qui passe, ni de ce qu'il se passait autour de moi d'ailleurs, tout court.
C'est seulement quand elle revint dans la chambre  avec une enveloppe à la main que je réalisais qu'elle était partie.

« On y va. »

J'avais envie de hurler que non, non je n'étais pas prêt du tout mais je me retins, la laissant déchiffrer les résultats, détournant le regard, de peur d'y lire quelque chose de négatif, j'avais l'impression d'attendre le verdict d'un jugement...ou d'un test de vih, bref j'avais l'impression qu'elle tenait entre ses mains une potentielle condamnation à mort alors que ce n'était pas le cas, ma réaction était démesurée, mais visiblement, je n'étais pas le seul.

A le lecture des résultats, Hope bondit sur place, tel...un supporter voyant son équipe favorite marquer un but. Un sourire commença à se dessiner sur mes lèvres malgré moi, ça devait être une bonne nouvelle.

« C'est bon ! C'est terminé la concentration ultra limitée, elle a énormément évolué, voilà pourquoi vous n'avez plus de problème à rester en cours aussi longtemps. Bon certes, l'hyperactivité est toujours là mais il y a une nette progression ! »

Cette fois le sourire se dessina définitivement alors qu'elle me faisait signe de la rejoindre pour m'expliquer en détail la progression de mon activité cérébrale. Pour résumer après plus de dix ans à vivre un véritable enfer, j'avais récupéré les capacités de concentration d'une personne normale, c'était inespéré, on m'avait condamné et j'avais défié les statistiques, je pouvais à peine y croire.

« C'est comme ça Nate ! Malheureusement vous aurez toujours besoin de quelques médicaments, notamment pour les mots de tête, mais pour l'hyperactivité c'est fini. Juste quelques petits exercices de relaxation quand vous sentez que vous perdez le fil de la discussion, mais sinon tout ira bien. »

Je m'en foutais de garder un traitement pour les maux de tête, puisqu'il fonctionnait, ça restait juste un médicament, au même titre que les asthmatiques, ou les diabétiques quoi...J'avais un seul traitement à suivre c'est tout, je pouvais revivre, pour de vrai, j'avais envie de prendre mon médecin dans mes bras, j'avais rarement été aussi heureux.
Et visiblement elle avait eu la même idée, en plus approfondie, puisque d'un seul coup sans comprendre comment je me retrouvais avec la blondinette en train de m'embrasser.
En soi ce n'était pas la chose la plus désagréable au monde mais, un, c'était mon médecin et deux, même si elle était très mignonne dans son genre, j'étais définitivement de l'autre bord comme on dit.
En douceur je la repoussais et je lui souris pour éviter qu'elle ne se sente trop gênée, qu'est-ce que j'étais censé faire moi ?

«Wow euh...vous avez une manière assez particulière de manifester votre joie vous»

Et pour le moment je laissais la question de mon homosexualité de côté, on verrait plus tard, je préférais ne pas trop la brusquer, chaque chose en son temps.

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Les résultats de Nate étant très positifs pour la suite, j'avais laissé libre court à mon engouement et m'étais jetée à son cou pour venir l'embrasser. Je regrettais un peu d'avoir fait ça mais en même temps il me plaisait alors je n'allais pas d'un coup me retirer et m'excuser promptement. Je laissais durer le baiser quelques secondes, ou plus... Mais ce fut Nate qui y mit fin. J'avais presque envie de grogner mais je me retins, je le regardais, gênée. Il m'avait repoussée ? Il me souriait doucement.

« Wow euh... Vous avez une manière assez particulière de manifester votre joie vous. »

Il était bizarre... Je m'étais fait des idées ? Je le sentais vraiment très mal à l'aise et... Oh mon dieu j'avais embrassé mon patient. J'allais me faire tuer, et très clairement l'attirance n'avait été que dans un sens. Je mettais ma main devant ma bouche et détournais le regard.

« Je... Je suis désolée. »

Pas vraiment en fait. Il me plaisait, je n'allais pas me le cacher. En ce qui concerne Kaleb, je l'avais déjà embrassé plusieurs fois, on avait partagé le même lit des dizaines de fois mais ce n'était pas pareil. Kaleb c'était mon monde, c'était au dessus de Nate, au dessus de tout. Alors oui je l'avais embrassé mais est-ce que c'était vraiment significatif ? Lorsque j'étais avec Josh et qu'il y avait des périodes de froid, je ne m'étais jamais privée d'aller voir Kaleb, ou qu'il vienne me voir. Enfin... La situation était complexe. Et là je me retrouvais face à Nate qui était plus que gêné de ce que je venais de faire.

« Ça n'est jamais arrivé avant. »

Je ne voulais pas qu'il me juge, je ne voulais pas qu'il me déteste, je ne voulais pas qu'il en parle à mes supérieurs. J'avais bêtement cru que l'attirance était réciproque et je m'en mordais les doigts maintenant. Je me détournais de lui pour aller me planter devant la fenêtre et regarder dehors, j'avais honte et je ne voulais même plus le regarder en face. Je tentais de me reconcentrer sur les résultats positifs qu'il avait eu à l'examen, mais ça rentrait par une oreille et ressortait par l'autre, j'avais l'impression d'être humiliée à vie. Et je n'osais même pas lui demander d'expliquer parce que franchement...

« Je... Hum... Je crois que je vais vous laisser en fait. Vous avez les résultats et le prochain rendez-vous vous devez le prendre avec la secrétaire alors... Bonne fin de journée. »

Je fis volte-face et étais prête à quitter la chambre du brun. Je n'avais aucune raison de rester, je voulais juste me cacher. Mon crush m'avait repoussée, je ne voyais pas très bien quoi dire et faire de plus de toute façon.


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