Les ennuis arrivent au galop ft. Donna&Emma

J’avais fait plus de rencontre dans cette petite ville que dans mes vies précédentes. Je ne comptes pas Smith, qui lui avait été plus qu’une simple rencontre. La nuit, quand mon père s’autorise à ne pas venir me hanter, c’est à Smith que je pense. Je n’ose imaginer la douleur qu’il a eue en recevant mon message, en voyant que j’étais parti. J’avais été lâche, je le sais, mais je n’avais pas le choix. Peut-être que si en fait. Peut-être que si je lui avais dit ce que mon père était, tout ça aurait été différent. Je n’aurais pas été obligé de quitter mon pays.
J’avais l’habitude, dans les villes Irlandaises, je me retrouvais dans la forêt, c’était un endroit tranquille où la patte de l’homme n’était pas intervenus. Un endroit où on est seuls, on l’on peut marcher, voire de la faune et de la flore sauvage, sans être contraint de pousser dans un endroit dicté par un Homme qui veut tout contrôler.
Je n’avais pas envie de rentrer chez moi, d’être seule, je voulais m’épuiser avant et pour ça, j’avais décidé de retourner en forêt. Ça n’est pas prudent, certes, mais en Irlande, je le faisais souvent, alors pourquoi pas ici ? Après quelques heures de marches, de plénitude totale, d’admiration sur la pleine lune, un bruit résonna. Un lourd grognement comme une bête féroce. Ça n’était pas possible, je devais devenir folle. Alors, j’attendais, j’écoutais un peu plus, tremblotante de froid et de peur. Un autre hurlement perça le silence. Je me retournais, si je voyais quelque chose. J’aurais pu courir, oui, dès le début, mais mes jambes étaient scellés sur le sol.
Un autre, encore, comme plus près. Mon cœur s’accélérait. Je ne voulais pas faire le basique des films d’horreur, « il y a quelqu’un » ? « Oui, je vais te tuer, je suis à droite ». J’avais toujours détesté ces idiotes, mais maintenant, j’étais la blonde écervelé dans un foret, entouré de je ne sais quoi. Idiote. C’est à ce moment que mes jambes me permirent de bouger et il ne me fallut que quelques secondes pour commencer à courir, aussi vite que je pouvais. Je ne savais pas vers où je me dirigeais, ni ce qui me suivait, si ça me suivait, mais je courrais.

Passer la nuit en forêt, pourquoi pas ? En camping, avec des sacs de couchage, à manger, à boire sans avoir une bête féroce dans le coin. Je m’étais faite toutes discrète, dans un coin, un peu paumée. Enfin, un coin encore plus paumé que ce que je ressentais dans cette ville. Les heures s’étaient écoulées, le matin pointé le bout de son nez, la fraicheur me réveilla de ma stase. Dire que je m’étais endormie est un bien grand mot, c’est plus une petite sieste avec mes sens en éveil. Mes articulations, tout mon corps était endolori par cette position de fortune, dans un lit de fortune.
J’entendis quelque chose, un bruit, un son non loin de ma présence. Le temps que je me relève et que je regarde, je vis une jeune fille, à peu près mon âge, nue. Elle venait, visiblement de se relever, comme si elle avait dormi là. Je la regarde faire, interloquée, mais ne bouge pas pour autant. Pourquoi elle était là ? Surtout que le bruit de ce monstre c’était fait entendre au dernier moment.
Elle s’en alla et moi, j’attendais quelques instants avant de commencer à me lever. Ce qui ne fut pas une mince à faire tant mon corps était meurtri par cette nuit agitée. Un bruit retentit quelques minutes après et je tourne la tête vers la même femme que plutôt. Elle me demanda si ça allait et je mis quelques secondes avant de lui répondre tant c’était étrange qu’elle me demande ça. Elle venait de se lever seule, nue, en plein milieu de la forêt. Et elle me demandait si ça allait ?
Elle continua par me demander ce que je faisais seule à cette heure-ci. Hypocrite si vous voulez mon avis. On en revenait au point qu’elle était, nue, seule, dans la forêt visiblement en train de se réveiller, quelques minutes plutôt.
- Oui…Tout va bien.
Je regardais autour de nous, un peu embêté.
- J’étais là, hier soir…J’ai entendu un truc… Je n’ai pas su rentrer…
Je la regardais, droit dans les yeux, assez sûr de moi, alors qu’au fond, je ne l’étais pas vraiment.
- Et toi ? Je t’ai… Je t’ai vu tout à l’heure…