Nicolae, Je t’écris encore ces lettres, ces mots, ces phrases, ces émotions, ces sentiments, dans l’espoir qu’un jour, tout ça t’atteigne. Là où tu es, tu n’es pas loin…Du moins, je l’espère. Si jamais il s’avère que mon espoir se concrétise, que tu sois en vie, je ne sais pas comment je réagirais, mais je dois dire que je ne pense pas cela possible. 300 ans que je vis, 300 ans que tu n’es plus. Aimerais-tu encore celle que je suis ? Celle qui use des hommes et des femmes comme jeux d’un soir ? Qui tue aussi simplement qu’elle respire ? Qui ne ressent qu’un vaste vide en moi… Ici, dans cette ville, rien ne change. Je suis venue ici, pour m’établir dans une nouvelle ville, dans un nouvel endroit pour connaitre ce que je ne connais pas, pour vivre ce que je n’ai jamais vécu, pour connaitre les secrets de cette ville, pourtant… Pourtant, il n’est pas facile de laisser entrer quelqu’un dans sa vie quand on a passé autant de temps seule. Comment dois-je réagir ? Comment dois-je vaincre cette peur qui m’oppresse. Je ne veux plus aimer, que ce soit d’amour ou d’amitié, si je dois perdre encore une personne. Les sentiments sont très fugaces à mon gout. Je ne suis pas prête. Sans doute ne le serais-je jamais.