Nobody knows me better than you | Heaven & Kaleb

« How can I say this without breaking ? How can I say this without taking over ? How can I put it down into words when it's almost too much for my soul alone ? And it's hurts like hell. »

Et nous y voilà. Après tant d'années, je pensais en avoir terminer. Je pensais être sorti de l'eau, j'avais réussi à me reconstruire. J'avais tout pour moi. Une meilleure amie, un meilleur ami et Michael. Oh notre situation n'a rien de stable mais ma vie semblait enfin reprendre un sens, un vrai. J'ai trouvé une famille et des gens sur qui je peux compter, ma carrière semblait tranquillement décoller, je pense pouvoir dire que j'étais heureuse. Je commençait à faire des projets, à m'imaginer partir en vacances, vivre, aimer. Les médicaments ne me servaient que très peu, j'étais bien, j'oubliais mon passé, mes épreuves et je retrouvais un certain équilibre. J'aurais dû m'en douter, c'est stupide mais rien ne pouvait être aussi parfait. Il y a d'abord eu ma crise, après mes retrouvailles avec Michael et cette nuit passée avec Adam...Ma bipolarité a refait surface mais j'imagine que tout ça ce n'était rien par rapport à ce qu'il allait m'arriver.

Riley est morte. J'avais fini par me convaincre qu'elle ne mourrait jamais ou du moins pas avant moi mais elle est morte. Elle est parti. A jamais. Je ne la reverrais jamais. Cette douleur lancinante est bien plus douloureuse que tout le reste. C'est comme si on m'avait arraché une partie de moi, qu'on me l'avait arraché et que sans ça, jamais rien ne sera plus comme avant. Je n'ai même plus de larmes j'ai pas arrêté de pleurer depuis que je l'ai appris. Riley était tout. Ma meilleure amie, comme une sœur, ma confidente qui me connaissait sur les bouts des doigts, de mes crises de bipolarité à mes plus grands fous rires. Elle est la première personne à qui j'ai pu refaire confiance après l'asile, la première à avoir compris mes tourments, la seule à qui je pouvais raconter ma vie sans avoir peur. Elle est la première à qui j'ai pu reparler de l'asile sans craquer, celle qui me faisait rire pour rien. J'aurais tout donné pour elle. Nous n'étions pas parfaites, nous étions même capables des pires choses. Je me souviens l'avoir accompagné chasser un soir, courir après sa proie, lui fait peur, la terroriser jusqu'à ce qu'elle la supplie de l'épargner. Ce qu'elle ne faisait jamais. J'étais là quand elle avait faim, elle était là quand je partais en crise. Elle savait dompter mon côté sombre ou parfois juste, s'amusait avec. Nous pouvions véritablement être mauvaises. Je ne regrette rien. Je ne sais pas comment je vais faire sans elle et la simple pensée de vivre en la sachant partie à jamais me déchire de l'intérieur.

Je jette un œil à mon horloge...je ne suis pas sortie depuis des jours. Il a bien eu ma tentative de suicide et Adam, affolé. Dire qu'à ce moment là, j'ignorais totalement ce qui allait m'arriver. Quelle naiveté. Mon état s'empire, j'ai l'impression de vivre au ralenti. Je sais qu'elle aurait voulu que je bouge mon gros cul de ce canapé mais elle ne sera plus là pour me le dire. Mon cœur se sert encore. Je voudrais juste que ça s'arrête. Pourquoi c'est si douloureux ? Un bruit me fait sursauter, brusquement...On a frappé à la porte. Je ne suis pas là. Quelle importance de toute façon ? Deux secondes passent, je me dis que la personne a abandonné mais finalement elle recommence, encore et encore...Très bien j'ai compris. Je me lève difficilement de mon canapé. Je traine les pieds jusqu'à la porte que j'ouvre, plissant les yeux à cause du soleil que je n'ai pas assez vu ces derniers temps.

Heaven – Qu'est-ce que...