the things we lost in the fire (ELENA)

† ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne ; le jour succède au jour, et la peine à la peine On croit toujours que le pire est passé, qu'après tout ce dont le destin nous a affligé, rien ne pourra plus nous arriver. Mais on ne voit jamais que l'on peut toujours sombrer plus profondément, que le fond du gouffre sera toujours invisible à nos yeux, sans doute parce qu'il n'y en a pas. Je suis une double de petrova, tout comme l'était Katherine. Enfin, comme l'est Katherine. Lorsqu'elle s'est retrouvée en face de moi pour la première fois, c'était comme contempler mon propre reflet dans un miroir. Un reflet ténébreux, profondément mauvais et prêt à tout pour détruire ma vie. Mais un reflet qui cachait également une peur viscérale de la fureur d'un vampire trompé, dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce qu'il arrive à Mystic Falls. Sans doute comptait-elle s'attirer ses faveurs en me livrant à lui, puisqu'un double de petrova est nécessaire pour briser la malédiction millénaire qui, selon la légende, pourrait délivrer soit les vampires du soleil, soit les loups de la lune. Étant un sacrifice nécessaire à la réussite de ce rituel, c'est à cause de ce dernier que j'ai rencontré pour la première fois les deux originels et frères, Elijah et Klaus. La malédiction s'est révélée n'être qu'une habile manipulation - ce que m'appris Elijah - ; ce rituel ne desservait que les besoins de Klaus et lancer une grande partie du monde surnaturel à la recherche de ses ingrédients était un moyen bien plus rapide pour les trouver. Je n'ai jamais cru avoir une chance de m'en sortir. Klaus menaçait mes proches, et ce n'était pas des menaces en l'air : c'était terriblement réel. Je n'aurais jamais permis qu'ils soient blessés à cause de moi. C'était impensable, et, malgré leur volonté de me protéger, j'ai décidé de me sacrifier. Pour que Klaus s'en aille pour de bon, et qu'ils aient une chance de vivre une vie normale. Mais le destin en a, une fois de plus, décidé autrement. J'ai vu ma tante mourir sous mes yeux lors de ce maudit rituel. Ma tante souriante, innocente, parfois maladroite. Ma tante inquiète, protectrice, dépassée. Morte pour un monstre. J'aurais dû mourir, moi aussi. Je l'ai été, sans doute que quelques heures. Juste avant que mon père ne donne sa vie pour que je ne vive pas la mienne sous la forme d'un vampire - une décision involontaire causée par l'égoïste Damon et son sang qu'il me fit ingurgiter de force -. Alors oui, j'ai cru que plus personne ne mourrait. J'ai cru que mes parents adoptifs seraient les derniers. Mais le surnaturel est entré dans ma vie, et il n'a pas fini de me prendre ceux que j'aime.


† l'amour a ses raisons que la raison ignore J'ai toujours cru que Stefan serait l'amour de ma vie. Que rien ni personne ne pourrait entraver cet amour que nous ressentions l'un pour l'autre. Je crois que j'avais tort, que je me suis convaincue avec mes propres mensonges. Parce que ce n'est pas à cause du passé de Stefan que je me suis éloignée de lui, ce n'est pas à cause du sang d'innocents qui tâche ses mains, ni à cause de la liste de ses victimes. C'est à cause de son frère, de ses prunelles céruléennes qui font battre mon cœur à une vitesse anormale, de son amour qui n'est pas à sens unique. Je crois que j'aime Damon. Et pourtant, je n'arrive pas à l'admettre, parce que Stefan est l'homme parfait, celui qui respectera toujours mes choix, qui a toujours fait preuve de compassion, de générosité et de droiture. Damon, lui, a toujours été violent, égoïste et trop de fois cruel. Les deux faces d'une même pièce. Mais j'ai toujours eu en tête la peine et la rage que l'indécision de Katherine avait insinué entre eux. Je ne voulais pas qu'ils se haïssent à cause de moi, à cause d'un choix que je n'osais pas faire. Un choix qui se complexifiait encore plus ; dans notre quête pour aider Stefan à retrouver son humanité, j'ai découvert que Damon n'était pas que cela, pas qu'un monstre prêt à tout pour ne servir que ses propres intérêts. Que c'était une carapace qu'il s'était forgé pour ne pas être blessé, pour ne pas être faible. J'ai regardé derrière cette carapace, et j'ai vu un autre Damon. Je l'ai embrassé. C'était fugace, mais empli d'une passion qui a laissé son arrière-goût de paradis sur mes lèvres. Je me suis sentie coupable, et légère. Indécise et certaine. Mais la mort nous a rattrapé, les manigances et les complots n'ont pas cessé, et les conséquences ont été terribles.
Je suis morte.
De la même manière que mes parents.






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