I just wanna say what we both know ; I'm lettin' you let go (Paper Route) [Adam&Tenny']

I just wanna say what we both know ; I'm lettin' you let go (Paper Route) × ft. Adam & Tennessee

Une bouffée d’air frais ; voilà ce qui ferait le plus grand bien pour Adam. Il avait tendance à se lier rapidement – Tennessee & Emma, puissiez-vous lire ceci : ne soyez pas effrayés par lui, c’est une personne tout-à-fait normale en dehors du fait qu’il soit capable d’embrasser une personne le premier jour – avec les gens, et ses relations dans lesquelles il s’investissait beaucoup le fatiguait énormément. Aussi fallait-il désormais décompresser dans ce grand Park, qu’il connaissait ma foi très bien… de jour. Là, de nuit, il y avait une impression et une atmosphère plus fantastique, mystique même, qui se dégageait des murs sur lesquelles s’épanouissaient des lianes, mais cette impression se faisait encore plus forte que la lumière de la lune se reflétant sur les différentes structures du jardin. C’était presque une incitation au cultisme, à la magie, à la sorcellerie, au paranormal et à tout ce qui entourait cet univers d’apparaître ici et maintenant. Quoiqu’à bien y réfléchir, la magie était en permanence dans l’air que respirait Adam, lui qui n’avait jamais été aussi heureux que depuis qu’il était arrivé à Mystic Falls il y a environ un mois. Après tout, il avait rencontré des personnes incroyables, suivait des cours passionnants, apprenait à se maîtriser et à se contrôler, comprenait mieux ses pouvoirs et devenait plus fort en tant que sorcier et en tant qu’être humain. En soi, cela ne pouvait pas être une mauvaise chose. Alors qu’il marchait, il crut reconnaître un sentiment qu’il n’avait plus ressenti depuis le jour où il avait emménagé ici, à Mystic Falls : comme si… Une présence familière était revenue. Quelque chose dans l’atmosphère changea : il ne se sentait pas guetté, l’Autre ne savait certainement pas qu’il se trouvait ici, mais Adam sentit quelque chose de particulier se profiler.

Il se retourna, cherchant du regard la source de cette inspiration. Il cherchait l’apparition. Il cherchait la personne qu’il avait perdu depuis plusieurs semaines et qu’il avait traqué partout, sans jamais pouvoir recroiser son regard. Hélas… Il voulait en savoir plus : quelle forte première impression que l’Autre lui avait laissé. Il avait marqué de son empreinte brûlante le cœur gelé du sorcier, y gravant son nom au fer rouge, comme pour lui faire comprendre que jamais il ne l’oublierait. Et cela, sans même le savoir, et sans même le vouloir. Tout s’était passé en un regard, en un échange entre ces deux âmes perdues. Un sourire, puis le néant ; un réveil brutal sans l’Autre à ses côtés. Il avait fui, ou peut-être devait-il juste partir. Adam lui en voulait un peu, mais il savait comment il allait réagir dès qu’il le croiserait à nouveau : il se tairait… Et sourirait. De joie, de bonheur. Il serait intimidé, perdu, gêné, apeuré, mais aussi soulagé de retrouver l’Autre, de se dire qu’il n’avait pas rêvé cette rencontre. Il serait sûr de tout cela.
Et puis, l’Autre lui devait toujours une réponse, et la vérité sur toutes les interrogations qu’il se posait. Il avait réfléchi, et ne comprenait toujours pas ce que lui cachait le jeune éphèbe. Pourquoi ce pieu mensonge ? Pourquoi ne pas vouloir se confier ? Cela aurait-il blessé Adam, ou n’aurait-il pas été capable de le comprendre ? Le magicien était sûr d’une chose : cette rencontre étant tellement improbable qu’il n’aurait été étonné par rien de ce qu’aurait pu lui révéler Tennessee. S’il lui apprenait qu’il était le Diable incarné qui devait apporter la désolation sur Terre, il n’aurait pas sourcillé. S’il lui apprenait qu’il était un simple camé, il se serait fendu d’un sourire signifiant « quoi, c’est tout ? ».

Quoiqu’il en soit, il cherchait toujours une confirmation visuelle à son pressentiment. Il voulait être sûr de croiser son ami. Ami était peut-être un terme très fort, puisqu’ils s’étaient croisés une fois, puis plus rien. Enfin, bien des choses s’étaient passées en quelques heures : une attraction, un premier baiser, … Et les marques permanentes d’une influence bien trop dangereuse pour Adam. « Nous avons tous une part d’ombre », avait-il dit à Tennessee : certes, mais toutes les parts d’ombres se développent à cause d’une autre ombre. Et celle de l’être humain semblait être bien sensible et réceptive à celle de l’Autre… Il ne savait où chercher ; le parc semblait vide. Il n’y avait que lui, en costume-cravate, bien habillé, comme un homme malgré son apparence enfantine, perdu dans ses pensées, cherchant désespérément pour un Autre, pour l’Autre, pour son Autre.

‘’ Not letting you let go. ’’

Bizarre, dans sa mémoire, la chanson disait "I'm letting you let go"...

Spoiler:

Il tourna instinctivement son regard vers un lieu qu’il ne connaissait que trop bien : le parking. L’Autre partait-il ? Non, impossible. Il n’en avait pas le droit ; il devait rester : ils devaient parler.

Il força le pas, courra presque, et atteint sa destination sans même distinguer la route qu’il empruntait. Il suivait un chemin que son inconscient lui indiquait ; il savait qu’il allait le trouver là. Comme le Messie qui n’apparaissait qu’au bon moment.

A bout de souffle, deux simples syllabes purent sortir de sa bouche.

« Tenny’ ? »

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Il faut se battre ! Pour prendre la fuite ... Δ Jack Sparrow

Cette soirée et cette nuit s’étaient bien déroulées jusqu’à ce que le jeune homme ne doive quitter la scène pour laisser ses belles à d’autres regards, tiraillé par l’appel incessant de cette petite poudre de fée qui dormait au fond de sa veste. Le voilà donc qui avait passé un nouveau cap, Tennessee ne pouvait plus passer une bonne soirée sans craindre de subir une descente trop ardue pour une ambiance festive. Voilà pourquoi il se rendait bien vite à sa voiture dans le parking histoire de reprendre de quoi reperdre ses esprits dans de doux méandres presque lyriques.
Bien à l’abri des regards, confortablement installé dans son siège, ses pupilles se contractèrent de nouveau, comme aveuglé par une lumière intense, prélude de cette lumière blanche au bout du tunnel que les rumeurs disaient pouvoir être observée à la fin de la vie. Voilà, là, il était bien comme en ce début de bal. Par contre, il n’avait plus rien sur lui, pas grave, il pourrait bien tenir toute la journée de demain Ce jour-là, Tennessee devrait être seul, sans la pression de devoir faire bonne impression sans râler et constamment penser à sa douce héroïne, il supportera bien les débuts de manque. Lorsqu’il vit une silhouette s’approcher un peu trop près de ce coin du parking, il rangea bien vite son matériel sans cafouiller et en sorti.
Sans difficultés, il reconnut Adam. Sa présence ne le surprit pas vraiment, il était aussi étudiant dans cette université donc, c’était normal qu’il soit présent au bal. L’inverse aurait même été regrettable. Tennessee lui devait encore de l’argent, cette dette née lors de leur première rencontre n’avait pas encore été épongée par manque de temps. Maintenant qu’il avait retrouvé son statut, Tennessee était tout à fait capable de le rembourser et de subvenir lui-même à ses propres besoins. Lorsque l’autre l’apostropha d’un diminutif mignon en y, il sourit et sortit son portefeuille :

« Je n’ai pas oublié les cent dollars, je les ai même ici, ne t’inquiètes pas »

Il les lui mit en main avant de se rappeler la façon dont ils s’étaient dit au revoir. Le manque l’avait fait paraître un peu froid et Adam était sous l’influence de médicaments trop fortement dosé pour lui. Pas grave, c’était de l’histoire ancienne.

« Alors tu t’amuses bien ? Tu as un cavalier ? »

Vu leurs premiers échanges, Ten doutait fort qu'Adam ait pu choisir de passer la soirée avec une femelle de la même espèce. Quant à lui, c'était différent, il n'avait pas envie de gérer une attirance peut-être difforme dans trop de regards.

Adam Porter a écrit:

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Il ne s’y attendait pas vraiment. Voir le jeune homme était une véritable surprise ; voilà plusieurs semaines qu’il avait disparu sans laisser de traces. Pas un coup de fil, pas un SMS. Les deux ne s’étaient tout simplement pas revus. En même temps… Il comprenait un peu Tennessee. La journée avait été rude. Et il avait certainement voulu oublier ce qui lui était arrivé, ce qu’Adam avait fait. En même temps, il avait envie d’oublier, lui aussi. Il s’était étonné et choqué (et déçu). Qu’est-ce-qu’il devait lui dire ? ° Eh, t’as perdu mon numéro, sweetie ? ° Non, trop direct. Un peu sarcastique, certes, dans la lignée de ce que pourrait dire Adam, mais il souhaitait éviter ce genre de choses avec Tennessee. Il voulait éviter de finir sur une tension, comme la dernière fois. Il voulait juste apprendre à le connaître, savoir qui était l’Autre vraiment. D’ailleurs, il n’avait pas eu sa réponse de la dernière fois. Qu’est-ce-qu’il faisait de cet argent ; et pourquoi lui mentait-il ? La question lui revint plein dans la figure lorsque le jeune homme lui tint une centaine de dollars qu’il déposa directement dans sa main. Exactement comme lui l’avait fait au préalable, finalement… Définitivement, il se souvenait de la dernière fois. En même temps, difficile d’oublier. Adam arqua un sourcil, l’air surpris. Pourquoi lui rendait-il un argent si précieux – surtout lorsqu’Adam n’avait jamais précisé qu’il s’agissait d’un prêt, ou même qu’il attendait quelque chose en retour ? Décidemment, Tennessee était une énigme : un gars qui, d’après lui-même, était capable de faire quoique ce soit pour un peu d’argent, mais qui donnait comme ça, sans sourciller, cent dollars ? Vraiment, Tenny’ ? Est-ce-que tu comptais encore tromper Adam ?

« Je ne me souvenais pas t’avoir dit que cet argent s’appelait reviens, si ? »

Dit-il, l’air un peu sarcastique. Tant pis, son sarcasme légendaire reprenait le dessus. Il ne savait toujours pas comment agir ou réagir avec le bel étalon. L’autre prit à nouveau la parole, lui demandant s’il passait une bonne soirée et s’il avait un cavalier. Ah, oui, c’est vrai, il n’avait vu que cette part d’Adam. Part dont il ignorait lui-même l’existence, d’ailleurs. Il n’était pas sûr de… son côté de la Force. Même si elle était sûr d’avoir de forts sentiments pour Emma Chamberlain, il se demandait ce qu’il ressentait pour les personnes assez opposées à celle-ci, et donc, pour Tennessee. Alors qu’il se tenait devant lui, il était au moins sûr d’une chose : il n’était pas insensible à son charme, encore une fois, même lorsqu’il ne jouait pas au héros. De même, il avait toujours les mêmes papillons au ventre. Mais qu’est-ce-que ça voulait dire, à la fin, bordel ? Il aurait tant aimé savoir… Quoiqu’il en soit, ce n’était pas vraiment le lieu pour débattre de ça. Il sourit à la remarque de Tennessee, et répondit avec honnêteté.

« Deux. Des cavalières, en fait. Aussi surprenant que ça puisse paraître. Elles m’ont fait passer une bonne journée, vii ! J’aurais pu difficilement tomber sur mieux… »

Définitivement, Adam était sûr qu’il allait perdre Tennessee quelque part. Il passait d’hyperactif timide et maladroit à l’homme qui récitait des poèmes, qui appréciait la compagnie de Tennessee… Et aussi celles des demoiselles. D’un côté, il n’était pas plus bizarre que Tennessee, finalement. Eh, c’était lui qui avait allumé Adam au début, en se mettant presque tout nu sous ses yeux, et qui avait accepté de s’adonner à quelques jeux coquins. Bon, ce passage était très flou et étonnant, alors tâchons de l’oublier, hein, Adam ? Sinon, tu risques encore une fois de faire ce rêve où…
Vous aviez été jusqu’au bout.
Il était un peu gêné par la situation, alors qu’il était lui-même venu le voir. Pour se déstresser, il fit quelque chose qui allait certainement étonner Tennessee. Il sortit un paquet de cigarettes d’une de ses poches de son costume, et un briquet d’une autre. Il s’alluma une cigarette – chose qu’il faisait assez rarement, en réalité. Il aimait répondre « Non ! » à la question « Attends, Adam, tu fumes ? », et ce, même s’il était en train de fumer, tant ça lui arrivait peu. En griller une était une façon comme une autre de détresser, de calmer ses nerfs. Ca agissait comme un véritable remède, un élixir temporaire qui résolvait tous ses problèmes. S’il savait que Tennessee lui aussi avait ce genre de remède…

« Et toi, d’ailleurs, cette soirée ? Je ne pensais pas vraiment te croiser ici, pas le genre d’endroit où je t’imaginais t’amuser. Joli costume, au fait. J’imagine que tu as eu une cavalière ? Ou un cavalier… »

Il latta une fois, comme pour prendre une petite pause entre les deux parties de son discours. Il regarda Tennessee, tendit le paquet devant lui tout en l’agitant un peu. Il ne savait même pas si l’autre fumait, avait arrêté, n’aimait pas la fumée, ou autre encore. Quel malotru il faisait…

« Tu fumes ? Ou tu n’aimes pas la fumée, peut-être ? »

Eh, ça serait toujours une information comme une autre en plus…

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Tennessee était honnête quand il en avait les moyens. Donc, pour lui, c’était important de rendre cet argent à Adam, lui qui avait été si gentil.

« Je ne me souvenais pas t’avoir dit que cet argent s’appelait reviens, si ? »

Il sourit à la remarque, c’était très enfantin comme formulation mais vraiment mignon. A sa question, peut-être un peu déplacée, sur le sexe de ses partenaires de danse, Adam répondit :

« Deux. Des cavalières, en fait. Aussi surprenant que ça puisse paraître. Elles m’ont fait passer une bonne journée, vii ! J’aurais pu difficilement tomber sur mieux… »

Tennessee ne savait pas s’il s’agissait d’un mensonge pour garder la face où de la vérité, impliquant que toutes les demoiselles de la soirée étaient magnifiques. Il lui laissa le bénéfice du doute et sourit, lui aussi avait eu deux cavalières magnifiques et allait peut-être clôturer cette fin de nuit de manière moins traditionnelle. Adam s’alluma une cigarette et son interlocuteur ne tiqua pas. Il était habitué à chasser le dragon et la fumée de cigarette ne le dérangeait pas. Ca lui arrivait d’en fumer un peu de temps en temps mais il avait déjà une assez grosse addiction à gérer, pas besoin de rajouter la cigarette.

« Et toi, d’ailleurs, cette soirée ? Je ne pensais pas vraiment te croiser ici, pas le genre d’endroit où je t’imaginais t’amuser. Joli costume, au fait. J’imagine que tu as eu une cavalière ? Ou un cavalier… »

Tennessee sourit de nouveau. Il était étudiant ici dans la faculté d’économie et sciences, la plus luxueuse de tous grâce aux investisseurs privés. C’était son comité qui avait financé la soirée, autant y participer. Adam lui tendit ensuite le paquet alors qu’il allait répondre.

« Tu fumes ? Ou tu n’aimes pas la fumée, peut-être ? »

C’était assez tentant. Il hocha donc la tête et pris une cigarette dans le paquet avant de préciser :

« [n]Par contre je n’ai pas de briquet sur moi [/b]»

Et il le récupéra dans la poche d’Adam, sans la moindre gêne, l’héroïne lui faisait souvent oublier les limites d’espace personnel. Rapidement il s’alluma sa cigarette et tira doucement pour lui. Fumer ce genre de choses si banales était bien différent que de fumer de l’héro et beaucoup moins classe mais bon. Il souffla ensuite la fumée vers le ciel avant de sourire et de répondre à Adam

« Je t’ai promis que je te rembourserai et je le fais. Je ne suis pas un voleur. Si je ne t’ai pas rappelé c’était parce que j’ai perdu le papier avec ton numéro. Je suis passé sonner chez toi mardi soir mais je pense que tu n’étais pas là, je ne pouvais pas faire grand-chose d’autre et laisser de l’argent dans une boîte aux lettres ne me disait rien de bon. J’étudie ici, j’suis un peu obligé d’être là et j’ai eu deux cavalières, très jolies et très blondes sans mauvaise blague. J’ai besoin de prendre l’air un peu, ça te dit de marcher dans le parc ? »

Oui Adam, va donc avec un Tennessee défoncé te balader là où personne ne pourrait vous voir … Non, Tennessee était loin d’être un psychopathe tueur en série, il avait juste besoin de marcher un peu. Le flash de son shoot venait à peine de se dissiper et il avait besoin d’encore une dizaine de secondes pour atteindre le plateau et être vraiment bien.

« Oh et avant que j’oublie »

Il tendit son portable à Adam, l’invitant à y entrer ses coordonnées complètes histoire qu’ils puissent se retrouver plus facilement à l’avenir. Sauf que c'était un piège ! Dès qu'Adam eut finit le petit encodage et releva la tête, Tennessee en profita pour lui voler un baiser fugace avant de récupérer son télephone et rire :

« Je te rend aussi ton effet de surprise.»

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Un sourire de Tennessee ramena Adam à la réalité. Comme d’habitude ? Non, pas vraiment : chacune des réactions de l’athlète avait pour habitude de faire rêver le plus frêle des deux, qui s’imaginait à peu près tout et n’importe quoi. A quoi avait-il souri, au fait ? Ah, oui, sa remarque enfantine. Ceux qui côtoyaient Adam avaient l’habitude du fait qu’il soit si décalé, mais pour Tennessee, c’était sûrement quelque chose de nouveau. Il parla de ses cavalières, répondant à la question de son… ‘’ami ?’’, n’obtenant aucune réponse ou aucune réaction. Il devait certainement s’imaginer qu’Adam n’était pourtant pas du genre à traîner avec les demoiselles. Il avait à moitié raison : oui, il ne trainait pas avec le sexe féminin, mais plus par timidité et anxiosité que pour autre chose. Et Tennessee, lui ? S’il n’avait pas répondu à son baiser d’il y a deux semaines, Adam savait bien qu’il y avait quelque chose. Non pas qu’il l’espérait, non, Emma lui revenait à l’esprit, mais il était sûr d’avoir senti une attraction qui était réciproque. Tennessee répondit, sortant Adam de ses divagations. Il fouilla la poche d’Adam – eh ? sérieusement ? – et en sortit le briquet, s’allumant la cigarette que lui avait offert le plus timide il y a quelques secondes. Bon… Il ne dit rien, même s’il ne s’attendait pas spécialement à cette réaction de la part de Tennessee. En soi, le fait qu’il fumait ne le choquait pas, non, pas du tout, mais le fait qu’il se serve sans même demander l’avait étonné. Il avait connu un Tennessee plus poli, la dernière fois.

Puis, Tennessee lui expliqua pourquoi il lui rendait l’argent – tout en soufflant la fumée avec un sourire, très sexy. A vrai dire, Adam s’en foutait. Vraiment. L’argent était son dernier problème ; il était riche. Il ne se souvenait plus que Tennessee lui avait promis de lui rendre l’argent, mais s’il le disait… Il rangea la somme dans sa poche, ne voulant pas perdre plus de temps à discuter d’une chose si futile. L’excuse du numéro perdu, oui… Il n’y croyait pas, mais s’efforça d’écouter la suite. Un mardi soir, absent de chez lui ? C’était peut-être possible, c’était peut-être le jour où il avait rencontré Calix. Il avait un doute. Peut-être, peut-être. Là, Adam apprit quelque chose d’intéressant : Tennessee étudiait ici. Et il ne l’avait jamais croisé, sérieusement ? Il faudra qu’il étudie ça de plus près. Il n’avait pas trop une tête à étudier la Littérature, et il lui avait clairement dit qu’il n’était pas trop fan de la poésie – même si Adam aurait préféré oublier ce petit détail de cette soirée. Les Sciences ? Mathématiques ? Sérieusement ? Non. Il avait du mal à le voir en blouse blanche, ou encore à étudier des cailloux. Alors ? Certainement… L’Economie ? Pas le droit, vu comment il agissait et parlait de façon un peu irascible. Oui, définitivement, il étudiait l’Economie. Deux cavalières… Tennessee était comme Adam : il jouait sur les deux courts. Au moins, on était sûr d’être bien servi.
Ou pas, quand on s’appelait Adam et qu’on était un gaffeur sans égal.

Il accepta l’invitation de Tennessee à se balader un peu sans aucune hésitation. Avait-il quelque chose à craindre de Tennessee ? Non. Il se sentait en sécurité – pas à l’aise, ça non – avec lui. Ils firent quelques pas, et Tennessee tendit son portable à Adam. Il y entra son numéro, et… Un baiser. Quoi. Attendez. On revient en arrière.
Tennessee venait de l’embrasser ? Mais ?
Lui rendre l’effet de surprise. Oui, clairement, pour une surprise, c’est une surprise. Définitivement. Pourquoi l’avait-il embrassé, alors qu’il l’avait repoussé il y a deux semaines ? C’était complètement insensé… Et en même temps divinement bon. Les lèvres étaient chaudes et douces, encore une fois. C’était la deuxième fois qu’il y goûtait, et il appréciait réellement. Il aurait pu passer sa journée à faire ça.

« M’attirer dans un coin sombre pour me violer, quel plan diabolique, Tenny’… »

C’était bien tout ce qu’il avait pu répondre. Sarcasme : sa façon de se défendre. Là, à l’instant, il était bien en dehors de sa zone de confort. Un peu trop, même ; il avait fait un bond prodigieux, passant du « tout va bien » lorsqu’il était avec Heaven à « qu’est-ce-qui se passe » en croisant Tennessee, puis au fameux « Wtf ? » lorsque ce dernier l’avait embrassé.

« Non, euh, en vrai… Euh… Non ? Je... Oui, ok, d'accord. »

Oui, bien sûr. Dans un rêve, il t’aurait peut-être compris, Adam. Mais là, en l’état actuel des choses, c’était peut-être un peu compliqué. Il se recula de deux pas, l’air un peu paniqué. Mais non, il n’allait pas te violer, Adam, qu’est-ce-que tu vas imaginer…

Fuis-moi, je te suis ;
Suis-moi, je te fuis.

L’être humain était si compliqué, parfois : Adam voulait plus que tout se rapprocher de Tennessee, mais dès qu’il faisait un pas en avant, il en faisait un autre en arrière.

« Je suis un peu perdu, là. Pourquoi… Non, laisse, oublie-ça. »

Un jour, Adam arriverait à s’acheter des mots lorsque Tennessee se trouvait dans les environs. Promis. Il baissa la tête, n’osant pas tenir le regard de l’autre garçon devant lui. Qu’allait-il faire ? Aucune idée. Là, à l’instant présent, il avait juste envie de s’asseoir, ou d’être dans ses bras. Bon sang…

« Je ne te comprends vraiment pas… »

Il détourna le regard ; déjà qu’il avait baissé la tête pour ne pas le regarder et s’en éloigner, au moins mentalement…

« Mais ça doit être ça qui me fascine tant… » marmonna-t-il, presque honteux de le dire.

Bravo, Tennessee ; Adam, le Adam pâle que tu connaissais, venait de se transformer en le plus écarlate des… camélias.

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Tennessee avait fait ça juste pour le fun, sans le moindre sentiment, presque par pure envie de provocation, poussé dans ses actes pour sa douce héroïne. Une fois le baiser donné, il se redressa, ne laissait à sa bouche que le plaisir d’une cigarette. Adam était un poil plus grand que lui mais, il était habitué, ses parents n’étaient pas grands et leur fils était un hobbit, atteignant difficilement le mètre 72. Maintenant, il voulait bien voir la réaction d’Adam. Oserait-il le repousser ?

« M’attirer dans un coin sombre pour me violer, quel plan diabolique, Tenny’… »

Non, il n’irait peut-être jusque là, l’héroïne ayant la vilaine habitude de lui couper toute envie.

« Non, euh, en vrai… Euh… Non ? Je... Oui, ok, d'accord. »

Tennessee rigola doucement avant de se mordre la lèvre pour arrêter, sentant le fou rire monter. La situation était presque burlesque quand on savait comment ils s’étaient dit au revoir la dernière fois. Le jeune homme se recula même de deux pas. Ce n’était qu’un baiser, pas une demande en mariage. Pitié qu’il ne refasse pas une crise d’angoisse ou autre comme la dernière fois. Oui, Ten avait peut-être fait une connerie.

« Je suis un peu perdu, là. Pourquoi… Non, laisse, oublie-ça. »

Il lui faisait tant d’effet ? Intéressant à savoir. Son interlocuteur détourna même le regard. C’était un peu cavalier comme réaction après tout, c’était lui qui avait commencé.

« Je ne te comprends vraiment pas… Mais ça doit être ça qui me fascine tant… »

Ohhh … Il le fascinait, c’était mignon. C’était aussi hyper tentant de recommencer, l’héroïne lui soufflant que c’était une bonne idée de m’amuser ce soir. Et après tout, pourquoi pas. Adam tenait sa cigarette entre ses doigts, lui laissant la voie libre. La soirée l’avait presque enivré par son ambiance, sans la moindre goutte d’alcool, lui donnant des ailes qu’il n’avait pas d’habitude. Quant à Adam, il lui offrait une certaine sécurité. Il n’y avait personne dans les environs et il ne lui attirerait pas d’ennuis. Dooonnnccc … Tennessee se rapprocha :

« Hey, faut te détendre et t’amuser un peu. C’est rien qu’une soirée d’étudiants, personne ne viendra nous faire chier. Mais, si tu préfères on peut se voir une autre fois pour continuer ça … »

Histoire d’expliciter le « ça », il l’embrassa de nouveau, passant sa main libre dans sa nuque pour prolonger un peu plus l’instant.

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Il regardait Tennessee. C’était drôle. Leur différence de taille, voulais-je dire. Tennessee, le gars si musclé, si fort et si héroïque, était encore plus petit qu’Adam, qui dépassait difficilement le mètre soixante-dix. Un mètre soixante quatorze. Et dire qu’il était plus grand que le gaillard devant lui… La vie était ironique, parfois. Aussi, même en baissant la tête, Adam pourrait presque voir encore le visage de Tennessee. C’était réellement amusant. Après ses deux premières répliques, Adam put entendre Tennessee avoir un petit rire – pourquoi ? Sûrement la réaction d’Adam qui était, encore une fois, complètement disproportionnée. Vous savez, tous ces petits regards suivis des joues qui s’empourpraient, presque comme s’il draguait, teasait Tennessee, puis n’arrivait pas à assumer derrière. Ouais, c’était à peu près ça : il s’amusait à allumer Tennessee à chaque instant, et dès que l’autre réagissait, il s’enfuyait en courant. Attitude qui ne lui plaisait pas à lui-même, mais il n’y pouvait rien : comment ne pas être attiré par Tennessee Williams ? Il était un véritable cliché ambulant : parfait physiquement, l’air un peu loubard, mystérieux, calme et distant… Son existence était presque une incitation au viol à chaque instant. Et, ça, ça ne plaisait pas à Adam : peu importe à quel point il avait craqué sur Tennessee, il savait que cet homme ne lui apporterait que du malheur. Et, surtout, il avait presque l’impression de tromper Emma, alors qu’ils n’avaient fait qu’échanger des cafés et des chocolats chauds.

Le rythme cardiaque d’Adam s’accéléra, encore une fois, quand Tennessee se rapprocha à nouveau. Il était venu préparé à tout, sauf à ça. Il lui avait pris un baiser, et là, il était un peu trop tactile pour Adam. Lui qui aimait tant les câlins, c’était trop d’un coup. Surtout venant d’une personne qui l’avait si sèchement remballé la première fois. Que cherchait-il ? Il ne comprenait vraiment pas. Se détendre, s’amuser… Oui, il avait une journée pleine de détente et d’amusement en compagnie d’Heaven et Kyra, mais c’était uniquement toi qui le troublait, tu sais, Tenny’. Un peu comme sa Kryptonite. Il oubliait presque de respirer, quand tu étais là. Presque, tout de même : il fallait garder un peu de contenance. ‘’Personne ne viendra nous faire chier’’, ah, parce qu’il avait prévu d’aller plus loin ? En soi, là, un peu alcoolisé comme il était, détendu par la cigarette, Adam n’aurait pas dit non. Il se serait même plutôt laissé faire. Okay, en réalité, il aurait pris les devants et aurait même imposé son rythme à la somptueuse créature devant lui. Sans surprise, lorsque Tennessee lui vola un autre baiser et posa sa main derrière sa nuque, pour forcer le contact, Adam réagit. Il intensifia le baiser, posa ses mains sur les côtes de Tennessee. Il était beaucoup trop perdu et dans les étoiles pour faire autre chose que jouer avec Tennessee et profiter de l’instant présent. Un instant trop court, hélas, un instant qu’il aurait aimé éternel. Ils se repoussèrent finalement.

« Ca, c’est ce que j’appelle de la détente… »

Bon Dieu, qu’est-ce-que je viens de faire ?
Mais non, Adam, arrête de t’en vouloir, ce n’est pas grave de céder à la passion et à la tentation de temps en temps ; tu es un être humain, non ?
Oui, mais, je suis pas… Enfin…
Homo ?
Ouais, voilà.
Ah bon ? J’étais sûr que tu aimais également l’intégralité du genre humain, pourtant.

« On récapitule : tu embrasses comme un Dieu, t’es un beau ténébreux, et tes yeux me font littéralement chavirer. »

La suite logique de cette phrase serait certainement quelque chose comme ‘’tu veux m’épouser’’, ou ‘’tu veux t’amuser ce soir, genre, chez moi ?’’. Il était à deux doigts de proposer à Tennessee d’aller un peu plus loin – physiquement parlant – mais il savait qu’il ne devait pas. Qu’il ne devait pas céder, et, surtout, qu’il ne devait pas oublier la demoiselle qui apparaissait à chaque instant dans sa tête. Il ne devait pas craquer face au premier beau gosse venu. Même si Dieu savait à quel point il en avait envie, là, vraiment. Comme son rêve de l’autre soir ; il avait du mal à se sortir du crâne la plastique de rêve du Williams.

« … Mais c’est mal. J’ai une petite amie. Enfin, pas vraiment, elle le sait pas. Non, c’est pas ce que je voulais dire. Mais elle m’aime bien, et je l’aime bien aussi. Et puis… Bordel, si tu me regardes encore comme ça, je te jure que je vais te tuer ! »

Te regarder comment, Adam ? Tout ce qu’il faisait était de planter son regard dans le tien. Oh, quoique, maintenant que je regarde, je comprends qu’il te fasse craquer. Il ne manquerait plus qu’il se morde les lèvres, et ça serait définitivement fini.

« Putain t’embrasses vraiment comme un Dieu Grec. »

Allait craquer, pas craquer ?

A voir ce que Tennessee allait faire. S’il le touchait, encore une fois, Adam abandonnerait définitivement sa conscience et son éthique, là, sur-le-champ, à la vue de tout le monde.

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Il faut se battre ! Pour prendre la fuite ... Δ Jack Sparrow

Tennessee n’avait pas vraiment de sentiments pour son interlocuteur, il l’aimait bien et avait cette petite impression que le temps pouvait améliorer les choses. Ce n’était que l’ambiance de la soirée et sa bonne humeur générale qui l’avait poussé à se comporter de cette manière. En temps normal, il aurait été beaucoup moins tactile, sa dernière véritable relation lui étant restée en travers de la gorge. Mais, c’était peut-être d’un certain point de vue, signe qu’il allait mieux. Quant à l’autre, il était beaucoup plus participatif que la première fois, ce n’était pas désagréable.

« Ca, c’est ce que j’appelle de la détente… On récapitule : tu embrasses comme un Dieu, t’es un beau ténébreux, et tes yeux me font littéralement chavirer. »

Tennessee eut de nouveau envie de rire. C’était le genre de chose qu’on sortait à son conjoint après quelques mois de couple, pas à un type qu’on avait vu deux fois. C’était limite s’il n’allait pas le demander en mariage. Il appréciait ça chez lui, cette spontanéité et cette honnêteté même s’il n’avait pas toujours l’air de se rendre compte de tout ce qui sortait de sa bouche.

« … Mais c’est mal. J’ai une petite amie. Enfin, pas vraiment, elle le sait pas. Non, c’est pas ce que je voulais dire. Mais elle m’aime bien, et je l’aime bien aussi. Et puis… Bordel, si tu me regardes encore comme ça, je te jure que je vais te tuer ! »

Voilà, le genre de connerie qu’on ne devrait pas sortir. Alors un couple, c’est deux personnes. Deux personnes consentantes n’est-ce pas Adam ? Si elle n’est pas au courant, ça ne marche pas. Et puis, dire ça alors qu’il était encore dans ses bras c’était un peu du fouttage de gueule mais bon.

« Putain t’embrasses vraiment comme un Dieu Grec. »

Encore un compliment qui avait peu de sens pour quiconque n’était pas en lettres. Pour Tennessee un Dieu Grec c’était une statue et, fallait y aller pour rouler une pelle à un morceau de marbre de deux mille ans. Pouah, dégueu.

« Bah visiblement tu me kiffes quand même un peu plus que ta copine pas encore au courant là »

Il s’apprêtait donc à recommencer, voir même ne plus le laisser hésiter, histoire de terminer cette soirée de la meilleure manière qu’il soit. Sauf qu’au dernier moment, il se recula, se sentant observé. Un regard sur la gauche lui apprit qu’un type les épiait d’un regard moqueur et d’un petit air supérieur. Son sang ne fit qu’un tour et il se dégagea, croisant les bras sur son torse. Putain, on ne pouvait jamais être tranquille. Le jeune homme n’était pas près à assumer ses goûts particuliers en public et cette situation le mettait bien trop mal à l’aise pour qu’il continue. Ce ressentiment se traduisit par une certaine agressivité.

« Oh puis casse-toi », cracha-t-il à Adam comme si tout était de sa faute.

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Au moins, ses diverses rencontres avec Tennessee l’avaient rassurées sur une chose : il y avait définitivement bien des personnes plus étranges et bizarres que lui. Du genre à changer d’avis en une seconde, le genre de personne avec qui on ne savait pas trop sur quel pied danser. C’était certainement la chose qui l’insupportait le plus chez les gens, ça : la bipolarité. Ouais, c’était ça ; Tennessee était bipolaire. Il s’amusait avec Adam, jouait avec, et le jetait maintenant qu’il avait eu ce qu’il voulait. Qu’il avait eu quoi, d’ailleurs ? Pas grand-chose, un simple baiser. Okay, plusieurs. De là à se vanter qu’il avait eu son cœur, sérieusement… Ce n’était pas de la frustration qui habitait Adam à ce moment-là, non. C’était un sentiment bien plus fort et qui allait dicter son attitude des secondes à venir. Il était à cet instant bien loin de l’anxieux timide qui n’osait dire un mot, clairement. Il en avait marre, ras-le-bol. Plus que tout, il était en colère. Furieux. Il regardait Tennessee avec un air de mépris après que celui-ci l’ait repoussé. Pas qu’il était déçu de ne pas être allé plus loin – l’attitude de l’autre l’avait ramené à la réalité. Il était tombé du paradis, là ; et la chute avait fait mal, très mal. Il avait pris conscience des faits, il comprenait désormais qui était Tennessee, ou plutôt ce qu’il était. Un vaurien, tout simplement. Il n’avait pas eu tort de se définir comme ça, la première fois. Adam n’était certes pas si sage qu’il ne pouvait le laisser paraître, mais pour Tennessee, ces mots sonnaient bien vrais.

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« Bah putain. »

C’était sa première réaction ; il n’avait pas de suite trouvé les mots. Que devait-il dire ? Devait-il le frapper ? Là, sur le coup, il en avait bien envie : son sang bouillait, et même s’il était bien plus nerveux que sanguin, il savait qu’il ne pourrait pas arrêter l’afflux sanguin de son corps, et qu’il ne pourrait rien faire pour minimiser la colère qui s’amplifiait en lui. Il allait certainement lui décocher une droite, s’il ne se calmait pas dans les secondes qui venaient. C’était quoi cette putain d’attitude, sérieusement ? Il était complètement défoncé, ou quoi ? Non, même si c’était le cas, Adam s’en foutait complètement. Il ne voulait même plus savoir, rien ne justifierait vraiment ce que l’autre venait de faire.
Il s’était amusé avec lui, joué de lui. Il n’avait pas nourri d’espoir ; Adam avait Emma. Mais il voulait savoir, comprendre le gars qui lui avait paru si génial et extraordinaire à leur première rencontre. Il avait toujours eu tendance à trop se laisser aller, à avoir trop d’attentes envers les gens. Il avait souvent été déçu, et Tennessee n’était qu’une déception comme les autres, finalement ; ni plus ni moins. Et maintenant, qu’allait-il faire ? Se casser, déjà, certes. Il allait tourner les talons et quitter la petite fête. Il avait fait ses deux valses, et il n’avait croisé personne de véritablement intéressant – comprenez par là Emma. Il était sûr qu’elle était là, mais il n’osait pas véritablement lui envoyer un message pour organiser une rencontre sur le pouce.

« T’avais pas faux, la première fois. »

Un commentaire superflu, Tennessee avait sûrement compris que l’opinion qu’Adam avait de lui était passé d’infiniment haute à un niveau si bas qu’on pourrait peut-être trouver du pétrole juste à côté. Mais il trouvait obligatoire de le dire, de faire comprendre. Il n’y avait plus qu’une chose à faire, maintenant. Il leva son bras en direction de Tennessee, et lui décocha un joli doigt d’honneur.

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« J’ai bien perdu mon temps à essayer de comprendre qui t’étais, pourquoi tu agissais comme ça. Mais finalement tu vaux vraiment rien. J’pourrais pas dire que tu m’avais pas prévenu, c’est vrai… »

Il tourna les talons, se dirigeant vers sa voiture. Il mit la main dans sa poche et jeta l’argent de tout à l’heure à terre, aux pieds de Tennessee, dans un geste dépassant le simple adjectif ‘rageur’.

« J’en veux pas, tu peux t’le garder. »

Il marcha vers sa voiture, il avait mieux à faire que d’écouter un escroc parler.

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Il faut se battre ! Pour prendre la fuite ... Δ Jack Sparrow

Tennessee ne se sentait pas très bien. Il n’était vraiment pas fier de son comportement mais, le regard oppressant de cet étranger le mettait véritablement mal à l’aise. Ses goûts en matière de partenaire de vie/de nuit lui avaient déjà attiré trop de problèmes, c’était uniquement parce que des gens qui ne comprenaient rien à rien, comme ce type-là, se permettaient de juger, qu’il était si loin de chez lui. Il avait perdu d’un même coup son meilleur ami et son copain à cause d’un regard désapprobateur du même genre, normal qu’il réagisse mal. Mais ça, Adam n’en savait rien et, visiblement, réagissait également très mal.

« T’avais pas faux, la première fois. »

Tennessee déglutit, sentant la douche froide venir ou la pluie d’insultes, l’une des deux. Et, il aurait pu faire un excellent prévisionniste. Il reçut un doigt d’honneur. Oui, un petit dessin avait souvent plus d’impact qu’un long discours. Okay, son coup du soir était grillé et il risquait sans doute de passer, aux yeux d’Adam en tout cas, pour le connard un service un bon moment. Génial.

« J’ai bien perdu mon temps à essayer de comprendre qui t’étais, pourquoi tu agissais comme ça. Mais finalement tu vaux vraiment rien. J’pourrais pas dire que tu m’avais pas prévenu, c’est vrai… »

Malgré la quantité d’héroïne qui circulait dans son sang, son cœur se serra. Il voulait s’excuser mais, Adam avait l’air beaucoup trop en colère pour écouter. Oui, ils ne se connaissaient pas vraiment, mais bon, recevoir de tels qualificatifs en direct live ne faisait du bien à personne, encore moins à un type qui avait besoin de substances pour toucher le bonheur.

Adam sortit l’argent qu’il lui avait rendu et le jeta à terre. C’était quand même une certaine somme, on ne pouvait pas jeter de tels montants comme ça juste sur un coup de tête. A moins qu’Adam disposait de millions mais, Tennessee en doutait. Conclusion, il avait vraiment blessé Adam. Génial.

« J’en veux pas, tu peux t’le garder. »

Tels furent ses derniers mots avant qu’il ne parte d’un pas rageur dans la direction opposée. Le camé de service ne savait pas s’il devait le suivre et s’excuser en expliquant un peu les choses ou juste décamper également en espérant ne plus jamais le croiser sous peine d’être couvert de honte. L’héroïne lui donna des ailes et, il se mit à sa poursuite, après avoir récupéré l’argent.

« Hey »

Diable, il marchait vite ce chieur. Rapidement, il revint à sa hauteur. Façon de parler, Adam était plus grand que lui comme l’immense majorité des garçons, la joie de faire 1m70 … Bref, Tennessee le regarda avec toute l’innocence que pouvait contenir son regard mordoré. Ouais, le chat potté était un amateur à côté de Tennessee et de son potentiel de mignonité hors du commun. Ce qu’il dit, fut sincère.

« Ecoute, je suis désolé. Oui, je suis un connard et oui, j’ai des problèmes. Je ne voulais pas te blesser, j’ai juste réagit d’instinct quand j’ai vu qu’un type nous regardait. J’ai déjà eu pas mal d’embrouilles à cause de ce genre de situations. Je suis désolé. »

Il lui tendit ensuite l’argent, tous les billets étaient là.

« Je suis peut-être un connard mais, ne me fait pas devenir un voleur »

» "I wanna hunt like David, I wanna kill me a giant man." - Kyra & Adam
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